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Moyen-Orient - Droits de l'Homme

Le militant saoudien libéré Raif Badawi interdit de quitter le pays pendant 10 ans

Après la libération du blogueur et lauréat du prix RSF 2014 dans la catégorie net-citoyen, Amnesty indique "s'employer activement à ce que toutes les conditions" liées à sa remise en liberté soient "levées".

Le militant saoudien libéré Raif Badawi interdit de quitter le pays pendant 10 ans

Sur cette photo datant de décembre 2015, lors de la remise du prix Sakharov à son mari, Ensaf Haidar montre un portrait de Raif Badawi, qui a été libéré le 11 mars 2022 alors qu'il était incarcéré depuis 10 ans en Arabie saoudite.. REUTERS/Vincent Kessler/File Photo

L'Arabie saoudite a confirmé samedi l'interdiction de quitter le territoire saoudien pendant les dix prochaines années pour le blogueur et militant des droits humains Raif Badawi, libéré la veille après dix ans de prison.

"La condamnation de Raif Badawi à dix ans de prison a été suivie (à sa libération) d'une interdiction de quitter le territoire pendant la même durée. Le tribunal avait rendu sa décision et elle est définitive", a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat une source au sein du ministère saoudien de l'Intérieur. "Il ne peut donc pas quitter le territoire pendant les dix prochaines années à moins qu'une grâce (royale) lui soit accordée", a ajouté cette source.

Pour mémoire

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L'ancien lauréat du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, âgé de 38 ans, avait été arrêté en 2012 puis condamné fin 2014 à dix ans de prison et à 50 coups de fouet par semaine pendant vingt semaines pour avoir plaidé notamment pour la fin de l'influence de la religion sur la vie publique. La première séance de flagellation sur une place publique en Arabie saoudite en 2015 avait choqué le monde pour son caractère "médiéval", selon l'expression d'une ministre suédoise à l'époque. Il n'a plus été fouetté par la suite.

"Soulagé"

Ensaf Haidar, la femme de Raif Badawi, avait annoncé à l'AFP vendredi que son mari était "libre", une nouvelle confirmée par un responsable de la sécurité saoudienne.

Après la libération de M. Badawi, Amnesty a indiqué dans un mail envoyé à l'AFP "s'employer activement à ce que toutes les conditions" liées à sa remise en liberté soient "levées", notamment cette interdiction de quitter le territoire saoudien pendant 10 ans.

Le Québec, où vivent la femme et les trois enfants de M. Badawi, a ouvert la voie à l'exil du blogueur au Canada en le plaçant sur une liste prioritaire d'immigrants potentiels pour raisons humanitaires. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s'est dit vendredi sur Twitter "soulagé" de la libération de M. Badawi. Plus tôt, le Premier ministre du Québec, François Legault, avait tweeté: "enfin! Je ne cesse de penser aux enfants qui vont enfin retrouver leur père!".

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La répression brutale des voix dissidentes et l'emprisonnement des militants en Arabie saoudite sont à ce jour dénoncées par des ONG internationales et l'ONU, même si le royaume cherche à améliorer son image internationale en entreprenant certaines réformes. La soeur de Raif Badawi, Samar Badawi, ainsi que la militante Nassima al-Sadah, libérées en 2021, restent bloquées dans le royaume.

Musulman sunnite comme la majorité des Saoudiens, Raif Badawi a fait des études d'économie et dirigé un institut d'apprentissage de l'anglais et des techniques informatiques, selon son épouse. Il s'est fait connaître par ses écrits en faveur de la liberté d'expression. Le blogueur est lauréat du prix RSF 2014 dans la catégorie net-citoyen. Il a aussi été choisi en 2015 par les chefs de file des groupes politiques du Parlement européen comme lauréat du Prix Sakharov pour la liberté d'expression. En 2015 et 2016, il figurait parmi les nominés pour le prix Nobel de la Paix.

L'Arabie saoudite a confirmé samedi l'interdiction de quitter le territoire saoudien pendant les dix prochaines années pour le blogueur et militant des droits humains Raif Badawi, libéré la veille après dix ans de prison."La condamnation de Raif Badawi à dix ans de prison a été suivie (à sa libération) d'une interdiction de quitter le territoire pendant la même durée. Le tribunal...

commentaires (1)

Il est toujours emprisonné.

Esber

15 h 39, le 12 mars 2022

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Commentaires (1)

  • Il est toujours emprisonné.

    Esber

    15 h 39, le 12 mars 2022

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