Amal promet de "discuter sérieusement" du projet de budget au Parlement

Le mouvement chiite Amal du président du Parlement, Nabih Berry, a promis lundi d'étudier "sérieusement" le projet de budget au Parlement, un document préparé par le ministre des Finances, Youssef Khalil, proche du parti, et adopté par le cabinet de Nagib Mikati à l'issue d'une séance houleuse jeudi dernier à Baabda.

L'approbation accélérée du projet de budget jeudi par le gouvernement et celle de trois nominations administratives à la demande du chef de l’Etat, Michel Aoun, avaient provoqué l’irritation du tandem Hezbollah-Amal. Selon le quotidien al-Akhbar, proche du parti pro-iranien, "le budget fait exploser la relation entre Mikati et le Hezbollah". Certains accusent le duo chiite de faire de la surenchère politique, aucun parti au pouvoir ne voulant assumer les conséquences d'un budget, pourtant préparé par un ministre proche d'Amal. Des observateurs estiment ainsi que la colère de ce duo est plutôt due aux nominations approuvées sans son aval.

À l'issue d'une réunion de son bureau politique, Amal a dénoncé "l'ambiance chaotique et confuse lors du dernier Conseil des ministres, durant lequel les principes de la Constitution ont été bafoués, dans la forme et le fond". Le parti de M. Berry a ensuite affirmé que "cela n'a aucun lien avec les nominations". "Il s'agit d'une position de principe qui s'oppose aux violations des us et coutumes", selon la formation.

Le mouvement Amal a aussi promis que son groupe parlementaire, "en dépit de ce qui est arrivé, discutera de manière sérieuse du projet de budget au Parlement". Il a, dans ce contexte, "réitéré son refus de nouveaux impôts et toute hausse de taxes", alors que le projet de budget prévoit des mesures de ce genre, dans un pays en plein effondrement économique, où les trois-quarts de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

Le président du Parlement, Nabih Berry, a convoqué les députés à une séance plénière au palais de l'Unesco, les 21 et 22 février.