Colonel Beer ouvre Bed & Brew à Batroun

La microbrasserie Colonel, qui propose aussi un bar-restaurant, a ouvert une maison d’hôtes, Bed & Brew, à Batroun (Liban-Nord). Il s’agit d’un ensemble de six unités construit dans un style grec. Quatre d’entre elles peuvent accueillir deux personnes dans un espace de 30 m2 avec terrasse privée, pour un tarif de 40 dollars la nuit en semaine et 70 dollars en week-end, petit déjeuner compris. Deux autres unités de 100 m2 ouvriront au printemps prochain.

« Depuis le lancement de Colonel en 2014, j’avais en tête d’ouvrir ce projet de Bed & Breakfast, en plus de la brasserie et du restaurant. J’ai préféré prendre mon temps pour réunir les conditions nécessaires », explique Jamil Haddad, le propriétaire de la brasserie Colonel qui a investi entre 200 000 et 250 000 dollars dans ce projet.

Localité en plein essor, Batroun est désormais un hub touristique prisé par la clientèle libanaise pour ses plages, ses loisirs et sa vie nocturne. La ville a vu son attractivité monter en flèche ces deux dernières années à la faveur de la crise sanitaire. « Depuis la crise du Covid-19, la clientèle libanaise aisée, qui avait l’habitude de voyager, a dû se recentrer sur le Liban. Cette dynamique a largement profité à Batroun. Il y a dix ans, on comptait seulement trois centres balnéaires familiaux à Batroun. Aujourd’hui, il y a plus de 100 adresses disponibles en ligne sur Airbnb », développe Jamil Haddad. Depuis l’ouverture de la maison d’hôtes, il y a quelques semaines, les chambres affichent complet en week-end malgré la saison hivernale et l’absence de communication autour du projet. « Batroun reste attractive, même en hiver et même si les activités changent. La saison attire une clientèle qui veut bénéficier de tarifs plus abordables qu’en été », ajoute Jamil Haddad.

Jamil Haddad mise sur la diversification

Enfant de Batroun, Jamil Haddad a travaillé dans le marketing chez Adidas jusqu’en 2013, avant de se lancer dans l’aventure Colonel. Pionnier de la production de bière artisanale locale et écologique, il lance sa propre marque, Colonel Beer, dès 2014, ainsi qu’un restaurant. Le terrain devant la brasserie accueille des événements et des concerts. À partir de 2018, il diversifie sa production d’alcool pour produire du gin, de la vodka et bientôt du whisky, qui devrait être proposé à la carte cette année. Un pari gagnant : avec la crise économique, la plupart des spiritueux importés sont devenus inaccessibles pour une grande partie des consommateurs libanais qui se sont rabattus sur une production locale devenue pléthorique. « Une bouteille de gin importée coûte aujourd’hui entre 300 000 et 400 000 livres. Nous vendons la nôtre 84 000 livres et 66 000 livres pour la vodka. Le marché de l’alcool produit localement a explosé, avec plusieurs dizaines de marques différentes, mais il est amené à s’autoréguler », ajoute Jamil Haddad.

Avec la crise, le propriétaire a dû s’adapter car les coûts de production se sont envolés et les marges se sont effondrées. Tous les ingrédients inclus dans les bières Colonel sont payés en euros. La production de bière, dont la durée de vie est limitée, a été divisée par cinq depuis le début de la crise sanitaire et la fermeture des bars pendant le confinement. À l’inverse, la production de spiritueux, qui n’ont pas de date de péremption, a été multipliée par 40.

Jamil Haddad espère que le lancement de la maison d’hôtes et la location en dollars des chambres apporteront un bol d’air à son activité.

Cet article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.