Des dizaines de manifestants se sont rassemblés, lundi, devant le tribunal militaire à Beyrouth et le domicile du commissaire du gouvernement près ce tribunal, Fadi Akiki, afin de réclamer la libération du militant Elie Haykal, détenu depuis mercredi pour ne pas avoir répondu présent après avoir été convoqué pour avoir présumément agressé un policier lors d'une manifestation devant le ministère de l'Economie en juin dernier. Ces accusations sont démenties par le militant qui assure s'être rendu de plein gré au tribunal militaire la semaine dernière pour comparaître, assurant n'avoir reçu aucune convocation au préalable.
L'avocat du militant, Ralph Tannous, a confié à notre journaliste sur place, Mohammad Yassine, que "M. Haykal a comparu aujourd'hui devant la juge d'instruction militaire, Najat Abou Chacra", affirmant que son client est innocent. "Nous avons présenté une demande de libération qui a été transférée au bureau du procureur militaire. Le juge Akiki a toutefois refusé cette demande. Le dossier a été par la suite transféré à la juge d'instruction militaire qui a accepté cette libération contre une caution de 255.000 livres. Le dossier a été de nouveau remis au juge Akiki, qui a refusé la libération du militant et renvoyé le dossier à la Cour de cassation militaire", explique l'avocat.
Présent sur les lieux, le militant d'opposition, Rabih Zein, a indiqué que M. Haykal avait été arrêté pour avoir agressé un membre des Forces de sécurité intérieure (FSI) lors d'une manifestation devant le siège du ministère de l'Economie. "Les manifestants anti-pouvoir ne sont pas des criminels", a-t-il scandé.
Les protestataires, qui ont bloqué la circulation devant le tribunal militaire à l'aide de bennes à ordures, se sont par la suite dirigés vers le domicile du juge Akiki à Badaro, afin de réclamer la libération de M. Haykal et assuré qu'ils ne quitteront pas les lieux avant d'obtenir une réponse de sa part.
Le Liban a connu une révolte populaire déclenchée en octobre 2019. La détérioration des conditions de vie a amené nombre de Libanais à manifester régulièrement dans la rue. Ces protestations dégénéraient souvent en échauffourées entre les militants et les forces armées.
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