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Prêtre pédophile en Allemagne : l'ancien pape Benoît XVI rectifie ses déclarations


Prêtre pédophile en Allemagne : l'ancien pape Benoît XVI rectifie ses déclarations

L'ancien pape Benoît XVI. Photo d'archives FILIPPO MONTEFORTE/AFP

Le pape émérite Benoît XVI a reconnu lundi avoir participé à une réunion clé en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d'avoir sexuellement agressé des mineurs, contrairement à ce qu'il avait déclaré aux auteurs d'un rapport à charge paru la semaine dernière.

Dans une lettre rendue publique par son secrétaire particulier et citée par l'agence de presse catholique allemande KNA, Benoît XVI "veut maintenant clarifier (le fait) que, contrairement à ce qui figure dans (son) audition, il a participé à la réunion du 15 janvier 1980". Ses déclarations aux auteurs du rapport diffusé le 20 janvier par le cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW) étaient "objectivement incorrectes" sur ce point, mais Benoît XVI réfute toute "mauvaise foi". L'erreur, affirme-t-il, "est le résultat d'une omission dans l'édition de ses déclarations". Il se dit "désolé pour cette erreur et demande qu'on lui pardonne".

Selon ce rapport, recensant plus de 400 victimes de telles violences dans l'archevêché de Munich et Freising qu'il a dirigé entre 1977 et 1982, le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu'il ne devienne pape, était au courant du passé pédocriminel d'un prêtre, Peter Hullermann, même s'il l'a toujours nié.

En 1980, cet ecclésiastique, soupçonné de graves agressions de mineurs, avait été transféré de Rhénanie du Nord-Westphalie en Bavière. Or, d'après le protocole cité par le rapport, de la réunion sur l'admission de Peter Hullermann, son passé fut évoqué et Mgr Ratzinger était présent. S'il reconnaît désormais sa présence, Benoît XVI soutient qu'"aucune décision n'a été prise sur l'attribution d'une mission pastorale au prêtre concerné". "Seule la demande de lui fournir un logement pendant sa thérapie à Munich a été acceptée", assure-t-il.

Le pape émérite de 94 ans, qui vit retiré dans un monastère du Vatican depuis sa démission en 2013, n'a pas encore directement réagi sur le fond du rapport, n'ayant pas eu le temps de le lire intégralement, d'après son secrétaire particulier. Mais il rejette toute responsabilité dans cette affaire.

Le Saint-Siège a de son côté dit vouloir étudier en détail le rapport, réitérant "son sentiment de honte et de remords" pour les violences commises. Le pape François n'a pas directement réagi, mais la parution du rapport a entraîné une série de commentaires contrastés en Italie. Le jésuite Hans Zollner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, s'est dit "choqué" et a demandé l'ouverture d'une enquête en Italie. "Des criminels se cachent parmi nous", a-t-il affirmé au quotidien La Stampa. Mgr Massimo Camisasca, un ancien évêque, voit pour sa part dans ce rapport une "manoeuvre contre Ratzinger" venant "de l'intérieur de l'Eglise", estimant que le pape émérite "a été le premier à souligner la gravité" des faits.

Elu pape en 2005, Benoit XVI avait été rapidement confronté aux révélations en cascade sur des agressions sexuelles par des membres du clergé, pour lesquels il avait demandé "pardon" et prôné la tolérance zéro. En 2019, à l'occasion d'une rare prise de parole, le théologien allemand avait évoqué la révolution sexuelle de 1968 comme ayant été une des causes des scandales de pédophilie dans l'Eglise, suscitant de vives critiques.

Le pape émérite Benoît XVI a reconnu lundi avoir participé à une réunion clé en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d'avoir sexuellement agressé des mineurs, contrairement à ce qu'il avait déclaré aux auteurs d'un rapport à charge paru la semaine dernière.
Dans une lettre rendue publique par son secrétaire particulier et citée par l'agence de presse catholique allemande KNA,...