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Dernières Infos - Crise au Liban

Manifestation contre les restrictions bancaires devant le siège de la BDL


Manifestation contre les restrictions bancaires devant le siège de la BDL

Des manifestants devant le siège de l'Association des banques du Liban (ABL) à Beyrouth, le 23 janvier 2022. Photo tirée du compte Instagram @lebanesedepositors

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés dimanche après-midi, sous une pluie battante, devant le siège de l'Association des banques du Liban (ABL) dans le quartier de Gemmayzé à Beyrouth, et se sont ensuite dirigés vers celui de la Banque du Liban (BDL), dans le quartier de Hamra, afin de protester contre les restrictions illégales imposées par les banques sur les comptes des dépositaires depuis plus de deux ans, sur fond d'effondrement financier et d'hyperinflation. 

"Confrontation jusqu'à obtenir nos droits", "Appel que les patrons des banques rendent des comptes", "Contre le gouvernement des banques, oui pour un gouvernement de transition" : Ces slogans étaient brandis dans la rue par des manifestants en colère qui répondaient à un appel lancé par plusieurs groupes de l'opposition. Ils ont également dénoncé de nouvelles taxes qui pourraient être adoptées dans le cadre de l'avant-projet de budget de 2022, au menu du Conseil des ministres lundi matin. "Nous ne paierons pas vos taxes", ont lancé les protestataires, qui ont accusé nombre de propriétaires de banques d'être "les ennemis de la société". 

Répondant à l'appel lancé notamment par la Ligue des déposants et l'Association des déposants, les protestataires ont entamé ensuite une marche vers le Grand Sérail, où ils ont dénoncé la "lirification" des dépôts bancaires, notamment pour les comptés créés après le soulèvement populaire du 17 octobre 2019, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information. Ils ont également protesté contre "les atteintes au pouvoir d'achat des gens au vu de la dépréciation de la livre libanaise" et réclamé de "ne pas toucher aux épargnes des syndicats et des caisses sociales", ni aux "propriétés de l’État". Les manifestants ont par ailleurs rejeté "les circulaires de la Banque du Liban" qui, selon eux, enfreignent la loi. Ils ont aussi réclamé que "l'attribution des responsabilités et des pertes s'effectue de manière juste", estimant que "les banques devraient être tenues pour responsables en premier lieu". Ils ont par ailleurs plaidé pour "une restructuration de la dette publique" et un audit juricomptable "transparent", afin que les "responsables politiques ou bancaires de l'effondrement rendent des comptes".

Les protestataires se sont par la suite dirigés devant le bâtiment de la Banque centrale contre lequel ils ont lancé des feu d'artifice. Ils ont aussi tenté de briser la porte d'entrée de la Fransabank dans le quartier commerçant de Hamra où l'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure étaient déployées, déplorant le fait que ces derniers "protègent ceux qui les ont paupérisés". Les protestataires ont ensuite bloqué la circulation dans le quartier puis se sont dirigés vers le siège de la banque Crédit libanais, également à Hamra.


Un sit-in sous tension avait déjà eu lieu il y a onze jours devant la BDL, alors que les autorités libanaises n'ont toujours pas pris de mesures pour freiner l'effondrement économique et financier. Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes internationales et perçu par nombre de Libanais comme responsable de la crise qui paralyse le pays, est accusé de ne pas être parvenu à stopper la vive dépréciation de la livre libanaise.

Mercredi dernier, un Libanais, Abdallah el-Saï, avait pris en otage pendant quelques heures des dizaines d'employés et de personnes dans une banque de la Békaa, au motif que celle-ci refusait de lui verser ses économies en dollars.

Une réunion du Conseil des ministres consacrée à l'étude de l'avant-projet de budget 2022, déjà critiqué dans plusieurs milieux, est programmée demain lundi à 9h. Préparé dans la plus grande discrétion par le ministère des Finances, cet avant-projet est très anticipé dans la mesure où il doit poser les bases des premières salves de réformes dont le Liban en crise a grandement besoin, notamment pour convaincre ses partenaires internationaux et le Fonds monétaire international (FMI) de l’aider à financer son redressement. Une réunion entre une délégation du FMI et des responsables libanais est également prévue lundi. 

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés dimanche après-midi, sous une pluie battante, devant le siège de l'Association des banques du Liban (ABL) dans le quartier de Gemmayzé à Beyrouth, et se sont ensuite dirigés vers celui de la Banque du Liban (BDL), dans le quartier de Hamra, afin de protester contre les restrictions illégales imposées par les banques sur les comptes des...