Phyllis Kotite, une Libanaise pionnière aux Nations unies

Phyllis Kotite, qui vient de décéder à Paris, a été la première Libanaise qualifiée à rejoindre les Nations unies en 1956, au cabinet du deuxième secrétaire général Dag Hammarskjöld. Durant plus de 60 ans, elle consacra sa vie aux multiples agences de cette organisation : Unescwa, Unrwa, Uneca, Unicef, UNDP et bien sûr l’Unesco (où elle fut consultante auprès du directeur général Federico Mayor de 1989 à 1993). Elle se spécialisa dans le domaine de la prévention des conflits, la culture de la paix, la jeunesse, les droits des femmes et l’éducation, tant dans la région arabe qu’au Liban.

Elle a à son actif de multiples publications et travaux, notamment Éducation pour la prévention des conflits et édification de la paix : les défis globaux du XXIe siècle. Le New York Times relève dans son édition du 9 janvier 2022 que « son travail est fréquemment utilisé dans les manuels scolaires et les conférences dans ce domaine ». Elle milita également au Liban, au sein de Aunhor (Academic University for Non-Violence and Human Rights), première université du genre, auprès de l’activiste et fondatrice Ogarit Younan.

L’ayant bien connue depuis plus de trois décennies, par l’intermédiaire de Soad Peigné-Tabbara, figure majeure, brillante et bienveillante, doyenne des Libanais à l’Unesco, je peux témoigner à profusion de leur extraordinaire engagement continu, qui s’est maintenu durant toutes ces années de crise, au-delà de leurs fonctions, grâce à leur autorité morale et à leurs multiples contacts.

Débordant d’énergie, de vitalité, de générosité et d’enthousiasme, Phyllis Kotite fut un exemple de la femme libanaise érudite, cultivée et active, pionnière aux Nations unies.

Elle s’est éteinte sereinement après une vie dédiée aux plus faibles, aux plus démunis et au service de la paix.