Un « triangle d’or » au cœur de Paris...

Hôtels et boutiques de luxe, musées d’art contemporain : en plein centre de Paris, un nouveau « triangle d’or » semble émerger avec la réouverture de bâtiments de prestige.

Hier mardi, le bureau de poste Paris Louvre, situé près du prestigieux musée du même nom, a rouvert au public après sept ans de fermeture. Mais ce bâtiment mythique de la fin du XIXe siècle se partage désormais en équipements publics – avec une crèche, un commissariat et 17 logements sociaux – et privés, avec une douzaine de commerces. Et surtout, un hôtel cinq étoiles doté de 82 chambres et de deux restaurants. L’ensemble participe au « renouveau du cœur de Paris », a estimé la maire de la capitale Anne Hidalgo, saluant la rénovation « cohérente » du monument.

Dans le même quartier, le musée d’art contemporain abritant la collection de l’homme d’affaires François Pinault avait ouvert ses portes fin mai 2021 dans la Bourse de commerce. Au même moment, deux autres « belles endormies » du cœur de la capitale sortaient aussi d’un long sommeil : la Samaritaine, grand magasin iconique remis à neuf par son propriétaire, le groupe de luxe LVMH, après 16 longues années de fermeture, et l’Hôtel de la marine, situé place de la Concorde. En attendant le Louvre des antiquaires, autre bâtiment historique actuellement en travaux pour accueillir la Fondation Cartier sur le même axe de la rue de Rivoli. Le maire de Paris Centre, Ariel Weil, s’est félicité du décloisonnement de ces monuments et d’une « double mixité » : activités (commerces, logements, bureaux) et sociale (logements sociaux).

Mais l’opposition pointe « l’hypocrisie » de l’exécutif municipal. « Que ce soit la Poste du Louvre, la Samaritaine ou la Fondation Pinault, (…) c’est tout l’aveu de sa propre impuissance politique », estime Danielle Simonnet, pour qui ces « doses homéopathiques de social » ne peuvent masquer que « de grands groupes organisent leur propre triangle d’or et aggravent la gentrification ». Pour Aurélien Véron, « ce triangle d’or évince » les familles populaires, car elles « en ont ras le bol d’être entourées de touristes dès qu’elles sortent ».

Source : AFP