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Monde - Émeutes

Les forces menées par la Russie entament leur retrait du Kazakhstan

Les forces menées par la Russie entament leur retrait du Kazakhstan

Des soldats russes lors d'une cérémonie, hier, annonçant le début du retrait des forces de l'OTSC du Kazakhstan. Pavel Mikheyev/Reuters

Le contingent militaire mené par la Russie a débuté hier son retrait du Kazakhstan, où il avait été dépêché pour soutenir le pouvoir en place après des émeutes meurtrières qui ont marqué un tournant pour cette ex-république soviétique d’Asie centrale.

Une cérémonie solennelle de départ réunissant des soldats de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire menée par Moscou, s’est déroulée dans la matinée à Almaty, principale ville kazakhe. Le contingent, qui comprend 2 030 soldats russes, biélorusses, arméniens, tadjiks et kirghizes, avait été déployé dans l’ex-république soviétique le 6 janvier et doit achever son départ avant le 22 janvier, selon l’OTSC et les autorités kazakhes.

Un premier avion transportant des militaires russes a quitté hier le Kazakhstan, a indiqué le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, ajoutant que Moscou prévoyait d’achever le rapatriement de ses forces le 19 janvier.

« Les forces de l’OTSC ont rétabli l’ordre et la loi, cela est très important », s’est félicité le président russe Vladimir Poutine. « Nous devons rentrer chez nous. Notre mission a été remplie. »

Le Kazakhstan, pays réputé stable, a été secoué la semaine dernière par des violences jamais vues depuis son indépendance en 1991. Elles ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, poussé au déploiement du contingent militaire et conduit à l’arrestation d’au moins 12 000 personnes.

Retour à la normale à Almaty

Les violences les plus graves ont eu lieu à Almaty avec des échanges de tirs, le pillage de magasins et l’incendie de bâtiments officiels. Dans cette ville, la situation revenait progressivement à la normale, avec la reprise des transports en commun et la réouverture de la plupart des magasins et des restaurants. Par ailleurs, l’aéroport d’Almaty, fermé depuis la semaine dernière après avoir été saccagé, a accueilli hier son premier vol civil.

Les émeutes ont été qualifiées d’agression « terroriste » étrangère par le président Kassym-Jomart Tokaïev, qui n’a toutefois pas fourni de preuves en ce sens. Les violences au Kazakhstan ont éclaté après des manifestations dès le 2 janvier contre la hausse des prix du carburant, sur fond de dégradation du niveau de vie et de corruption endémique des élites du pays. Acculé, le président kazakh a appelé Moscou et l’OTSC à la rescousse. Signe de leur étroite collaboration, MM. Poutine et Tokaïev ont eu hier un nouvel entretien téléphonique, lors duquel le président kazakh a remercié la Russie pour son soutien, a déclaré le Kremlin.

Lutte de pouvoir

Le pouvoir kazakh n’a toujours pas publié de bilan humain précis de ces événements, alors qu’émeutiers et forces de l’ordre se sont affrontés à l’arme automatique, laissant présager un nombre très élevé de victimes.

Dans la foulée de ces heurts meurtriers, le président du Kazakhstan a également lancé une offensive contre son prédécesseur Noursoultan Nazarbaïev, ainsi que son entourage qui contrôle des pans entiers de l’économie et restait très influent dans les arcanes du régime. M. Tokaïev a ainsi accusé son mentor d’avoir favorisé l’émergence d’une « caste de riches » dominant cet État regorgeant d’hydrocarbures, une critique inédite à l’égard de celui qui détient le titre honorifique de « chef de la nation ». Le président kazakh, qui a fait toute sa carrière dans l’ombre de M. Nazarbaïev, a également annoncé que l’élite qui s’est enrichie depuis 30 ans devra approvisionner un fonds destiné à « payer un tribut » à la population kazakhe. Un des alliés de poids de M. Nazarbaïev, Karim Massimov, a en outre été arrêté samedi dernier pour haute trahison après avoir été limogé de la tête des services de renseignements. Ces derniers ont annoncé hier que deux adjoints de M. Massimov avaient eux aussi été arrêtés, soupçonnés d’avoir « agi pour s’emparer du pouvoir par la force » et d’« abus de fonctions ».

Source : AFP

Le contingent militaire mené par la Russie a débuté hier son retrait du Kazakhstan, où il avait été dépêché pour soutenir le pouvoir en place après des émeutes meurtrières qui ont marqué un tournant pour cette ex-république soviétique d’Asie centrale.Une cérémonie solennelle de départ réunissant des soldats de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC),...

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