La question de la BDL n'était pas au menu de l'entretien Shea-Berry, assure l'ambassade US

L'ambassade des Etats-Unis au Liban a démenti mercredi des informations de presse selon lesquelles l'ambassadrice Dorothy Shea aurait évoqué lors d'un entretien mardi avec le président du Parlement, Nabih Berry, la question de la Banque du Liban, quelques heures avant une interdiction de voyager frappant son gouverneur, Riad Salamé.

"Nous avons été surpris par des informations de presse selon lesquelles la Banque du Liban a fait l'objet de discussions entre l'ambassadrice Shea et le président (de la Chambre Nabih) Berry hier", peut-on lire sur le compte Twitter de l'ambassade américaine à Beyrouth. "Les discussions ont porté sur le Parlement et la prochaine visite (au Liban) d'un responsable au département d'Etat américain", précise-t-elle.

L'ambassade réagissait à des informations rapportées mercredi par le quotidien al-Joumhouria qui affirme que lors de son entretien avec M. Berry, Mme Shea aurait dit "parier sur la sagesse" du chef du Législatif pour empêcher "tout comportement dangereux" à l'encontre de M. Salamé, "dans la mesure où son maintien (à son poste) est important à l'heure actuelle".

Mardi soir, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a émis une interdiction de voyager à l’encontre de Riad Salamé, à la suite d'une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif "Le peuple veut la réforme du système". Ces derniers se sont constitués partie civile et accusent le gouverneur de "détournement de fonds, enrichissement illicite et blanchiment d’argent". Cette décision inédite – mais qui n’est pas la première mesure contraignante que la procureure tente d’imposer– intervient alors que le gouverneur de la BDL, bête noire du camp du président de la République Michel Aoun, dont est réputée proche Ghada Aoun, est visé par plusieurs procédures judiciaires, aussi bien au Liban qu'en Europe.

Riad Salamé, tenu par ses détracteurs comme l'un des responsables de la crise économique et financière actuelle, rejette ces accusations. Il reste soutenu par plusieurs formations politiques au Liban, et bénéficie a priori du soutien de Washington.