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Économie - Procédure

La juge Ghada Aoun interdit à Riad Salamé de quitter le territoire

La procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a émis hier une interdiction de voyager à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, suite à une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif « Le peuple veut la réforme du système ». Ces derniers se sont constitués partie civile et accusent le gouverneur de « détournement de fonds, enrichissement illicite et blanchiment d’argent ». Cette décision inédite – mais qui n’est pas la première mesure contraignante que la procureure tente d’imposer– intervient alors que Riad Salamé, bête noire du camp du président de la République Michel Aoun, dont est proche Ghada Aoun, est visé par des poursuites engagées par la magistrate pour « complicité et implication dans des activités de blanchiment d’argent » dans l’affaire de la société Mecattaf pour le convoyage de fonds.

Selon un document qui a fuité dans la presse, la juge Aoun interdit désormais à Riad Salamé de quitter le Liban par voie terrestre, maritime et aérienne. Cet ordre a été transmis à la Sûreté générale. Contactée, la BDL n’a pas fait de commentaire. Dans la soirée, un très bref communiqué relayé par l’Agence nationale d’information indiquait que le gouverneur s’était réuni avec le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre des Finances Youssef Khalil (lui-même ancien cadre de la BDL) pour acter un assouplissement des modalités de retrait de liquidités en livres et des achats de dollars au taux de la plateforme de change Sayrafa, que les banques peuvent effectuer auprès de leurs comptes à la BDL pour faciliter l’application de la circulaire n° 161. Publié en décembre et devant en principe s’appliquer jusqu’à fin janvier, ce texte permet aux clients, victimes des restrictions bancaires mises en place unilatéralement par les banques depuis le début de la crise en 2019, de convertir et retirer en dollars une partie de leurs fonds en livres, le tout au taux de Sayrafa de la veille qui est actualisé chaque soir.

Dans un pays en plein effondrement économique, où 74 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et alors que la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur face au dollar, une large frange de la population ainsi que plusieurs forces politiques tiennent le gouverneur de la BDL pour responsable de la crise. En place depuis 1993, le haut responsable fait également l’objet de poursuites judiciaires dans plusieurs pays européens, notamment la Suisse, la France et le Royaume-Uni. Des accusations qu’il a systématiquement rejetées jusqu’à présent.

La procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a émis hier une interdiction de voyager à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, suite à une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif « Le peuple veut la réforme du système ». Ces derniers se sont constitués partie civile et accusent le...

commentaires (2)

Les compagnies de location d’avions privés, l’aéroport du Bourget et les Douanes Françaises vont avoir un sacré manque à gagner avec cette mesure. Madame La juge, vous auriez pu lui permettre de faire fuir encore quelques centaines de milliers d’Euros oubliés dans ses mallettes …

Lecteur excédé par la censure

11 h 36, le 12 janvier 2022

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Commentaires (2)

  • Les compagnies de location d’avions privés, l’aéroport du Bourget et les Douanes Françaises vont avoir un sacré manque à gagner avec cette mesure. Madame La juge, vous auriez pu lui permettre de faire fuir encore quelques centaines de milliers d’Euros oubliés dans ses mallettes …

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 36, le 12 janvier 2022

  • Bien fait pour sa pomme, meme si il n'est que l'un des acteurs du hold up du siecle commis sur ce malheureux pays. Kellon ya3ne kellon.

    Michel Trad

    00 h 51, le 12 janvier 2022

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