Moscou "n'a pas le droit de vote" quant à une adhésion de Kiev à l'OTAN

La Russie "n'a pas le droit de vote" concernant l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, a jugé mardi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, alors que Moscou réclame des garanties du non-élargissement de l'Alliance atlantique.

"La Russie n'a pas le droit de vote concernant une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. C'est une ligne rouge, qui ne sera franchie ni par l'Ukraine, ni par nos partenaires" occidentaux, a déclaré M. Kouleba au site RBC-Ukraine, à la veille d'une réunion rassemblant représentants russes et de l'OTAN à Bruxelles. "L'Occident n'acceptera pas de fournir à la Russie des +garanties juridiques+ sur le non-élargissement de l'Alliance à l'Est car ce serait son échec stratégique", a estimé M. Kouleba. Il a accusé la Russie d'avoir initié ces négociations pour "faire monter les enchères au maximum, en affichant des exigences inacceptables dès le départ".

Accusée par Américains et Européens de préparer une attaque contre son voisin ukrainien, un allié des Occidentaux, Moscou réplique en disant que le déploiement de dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne était une réaction à la présence croissante et hostile de l'OTAN dans ce que Moscou considère comme sa zone d'influence.

Pour l'Ukraine, toute discussion sur "des garanties de sécurité dans l'espace euro-atlantique doit commencer par une désescalade par la Russie de la situation sécuritaire près de la frontière ukrainienne", a insisté M. Kouleba. "La sécurité de l'espace euro-atlantique est impossible tant que l'Ukraine est en danger", a-t-il encore souligné.

Les Russes réclament la signature de traités bannissant tout élargissement futur de l'Alliance et la fin des manœuvres militaires occidentales aux abords des frontières russes, remettant en cause l'architecture sécuritaire européenne construite après la guerre froide, lorsque plusieurs pays de l'ex-bloc communiste ont rejoint l'OTAN.

Américains et Européens ont jusqu'ici considéré ces revendications comme inacceptables, mais se disent prêts à discuter de solutions avec les Russes pour trouver une porte de sortie aux tensions et éviter un nouveau conflit armé, en Ukraine tout particulièrement.