A Beyrouth, la capitalisation boursière en hausse de 57,8 %

La capitalisation boursière a enregistré une augmentation de 57,8 % lors de l’année 2021, celle-ci passant de 6,7 millions de dollars en 2020 à 10,6 millions de dollars l'année passée. En parallèle, et alors que le nombre d’actions qui ont été échangées sur la Bourse de Beyrouth a baissé de 40,6 % en 2021 (29,6 millions contre 49,9 millions en 2020), le volume de ces transactions a, lui, augmenté de 46 % durant cette année, totalisant 354 millions de dollars, contre 242,5 millions lors de l’exercice 2020. En parallèle, ce sont 10 sociétés dont les actions sont échangées sur la Bourse de Beyrouth, un niveau équivalant à celui de 2020.

Dans le détail, l’indice BLOM Stock Index a bondi de 56,46 % en un an, passant de 657,89 points fin 2020 à 1 029,36 fin 2021. « Bien que l’année dernière ait été considérée comme volatile, le marché boursier libanais a connu une performance exceptionnelle, soutenue surtout par la flambée des prix des actions de Solidere », indique une note de la banque BlomInvest. En effet, en un an, les actions Solidere A ont gagné 76,49 % en valeur, passant de 18,5 dollars fin 2020 à 32,65 fin 2021, alors que les actions Solidere B, qui s’échangeaient, elles, à 18,29 dollars fin 2020, valaient 33,32 dollars fin 2021, soit une augmentation de 82,18 % durant cette période.

Ce phénomène s’explique surtout par l’appétit croissant des investisseurs pour le secteur de l’immobilier, considéré par certains comme une valeur refuge et vers lequel ils se tournent afin d’éviter ou de réduire un éventuel « haircut » sur leurs dépôts et face à la dépréciation continue de la monnaie nationale. La livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur depuis le début de la crise économique et financière que subit le Liban depuis plus deux ans et jugée par la Banque mondiale parmi l’une des pires depuis 1850.

Les perspectives du marché boursier au Liban pour la période à venir dépendent de la situation économique du pays. En effet, « malgré le volume d’échanges plus élevé sur le marché boursier de Beyrouth, certains (investisseurs) restent hésitants à investir sur ce marché, étant en attente d’un éventuel plan de réforme du FMI et d’une restructuration de la dette », note aussi la banque BlomInvest.

Reste à noter que les résultats positifs affichés par la Bourse de Beyrouth, principalement affectés par les résultats de Solidere, sont à prendre avec des pincettes, surtout que certains déposants ayant des dollars bloqués dans les banques (désormais appelés « lollars ») ont préféré acheter des actions Solidere plutôt que de les laisser en banque. Or, la valeur de ce lollar est inférieure à celle du dollar. Pouvant être retiré contre 8 000 livres libanaises, alors que le taux du marché parallèle dépasse les 30 000 livres pour un dollar, sa valeur est équivalente aujourd’hui à près de 0,27 dollar.