Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, en tournée à Beyrouth depuis trois jours, s'est entretenu mardi matin avec le commandant en chef de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), Stefano Del Col, lors d'une visite au siège de l'ONU à Naqoura, dans le sud du pays. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Del Col a informé le chef de l'ONU de la mission de la Finul au Liban, notamment dans le Sud. Les deux hommes ont inspecté la Ligne bleue, une frontière dessinée par l'ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000.
La Finul, qui compte actuellement un peu plus de 10.000 Casques bleus, a été établie en 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud. Après la guerre de l’été 2006, opposant Israël au Hezbollah, elle a été chargée de contrôler la cessation des hostilités et l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Son mandat annuel a été renouvelé le 30 août, sans être amendée, après approbation des autorités libanaises et un vote du Conseil. En prorogeant sans amendement le mandat de la Finul, le Conseil de sécurité répondait à une demande formulée par le gouvernement libanais, appuyée par le secrétaire général de l’ONU, contrairement aux États-Unis et Israël qui souhaitaient réduire les effectifs des Casques bleus et leur accorder de plus larges prérogatives, au grand dam du Hezbollah.
Antonio Guterres et le général del Col se sont ensuite rendus au complexe Resthouse à Tyr (Sud), où ils se sont réunis avec des personnalités issues de la société civile, loin des médias, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Un groupe de manifestants s'est rassemblé devant ce complexe, réclamant de pouvoir s'entretenir avec le chef de l'ONU.
Le secrétaire général de l'ONU est également censé rencontrer aujourd'hui le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, ainsi que des représentants de la société civile avant de tenir une conférence de presse à 18h. Dans le cadre de sa visite qui s'achève mercredi, il s'est déjà entretenu avec plusieurs responsables politiques, dont les trois pôles du pouvoir, ainsi que des chefs religieux. Il avait exhorté lundi les dirigeants libanais à "passer outre leurs divisions", alors que le pays est plongé non seulement dans une grave crise socio-économique et financière, mais également dans un blocage politique qui dure depuis plus de deux mois en raison de conflits politiques interministériels concernant l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth. Sur ce plan, M. Guterres s'est rendu lundi sur les lieux du drame qui a fauché plus de 200 vies le 4 août 2020, et a déposé une couronne de fleurs sur le mémorial des victimes.
Reçu dimanche par le chef de l'Etat, Michel Aoun, le chef de l'ONU avait également affirmé sa "solidarité" avec le peuple libanais et appelé la communauté internationale à "maintenir et renforcer son soutien" au Liban. Il avait aussi formulé des critiques contre les dirigeants qui "paralysent" le pays, sans les nommer.
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