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« Les Maisons de Beyrouth » reviennent témoigner d’une ville qu’on aime

« Les Maisons de Beyrouth » reviennent témoigner d’une ville qu’on aime

Tous les profits des ventes du livre « Les Maisons de Beyrouth » iront pour sauver les maisons de Beyrouth. Photo tirée du site officiel www.thehousesofbeirut.com

C’était il y a 24 ans… Beyrouth était encore une promesse, un rêve de possibles jours meilleurs. Il s’agissait alors de paix, de reconstruction, de plans d’avenir, et pourtant. Nayla Audi y voyait déjà une ville qui risquait de perdre ses couleurs, de perdre son patrimoine, sa beauté et ses repères face à des promoteurs immobiliers avides d’encore plus d’argent. Alors, pour retenir dans son esprit et surtout celui de ses filles la saveur de ces vieilles maisons libanaises qui ponctuaient la capitale de leur rouge, jaune, bleu, elle décide de faire, à sa manière, un arrêt sur images.

Poster de la Maison rouge également en vente au profit de Beirut Heritage Initiative. Photo tirée du site officiel www.thehousesofbeirut.com

« Sous l’étendard Sauvons les maisons de Beyrouth, le livre Les Maisons de Beyrouth a été écrit et imprimé en 1997 comme un hommage à la Maison rose de Manara, confie l’auteure. Quand j’ai découvert dans L’Orient-Le-Jour le projet de détruire cette magnifique maison et de la remplacer par un immeuble, mon cœur s’est brisé. Je me suis rendu compte qu’elle faisait partie de mon histoire, qu’elle était mon histoire. Je ne voulais pas qu’elle reste juste imprimée dans ma mémoire, je voulais qu’elle reste présente pour ma fille Yasmine, qui avait deux ans à l’époque, et plus tard ma fille Julie, dont j’étais enceinte. Pour qu’elles puissent la voir quand elles seront assez âgées et pouvoir apprécier leur patrimoine et leur héritage. J’ai pris un crayon et un papier, et j’ai écrit à Yasmine une lettre décrivant la Maison rose que, plus jeune, je voyais chaque jour en allant à pied à l’AUB ; une sorte de lettre d’excuses, un peu comme si je m’excusais auprès d’elle pour le sort qui l’attendait ; et pour partager ce sens de propriété, d’appartenance à cette maison qui était dans cette ville, qui était aussi ma ville. À ce moment-là, je sentais déjà que Beyrouth m’échappait, que je la perdais et que ma fille ne verrait jamais ma ville telle que j’aurais voulu qu’elle la connaisse. Cette lettre, qui était également un cri du cœur, j’ai d’abord voulu la publier dans L’Orient-Le Jour. Mais je me suis vite rendu compte qu’elle était trop personnelle et j’ai préféré la ranger au fond d’un tiroir pour ne pas m’exposer et exposer ma fille à un public qu’elle ne connaissait pas. Ensuite, j’ai eu l’idée de la transformer en un livre pour enfants. Qu’il soit à son tour le témoin de cette maison. J’ai rencontré Flavia Codsi, je lui ai demandé de faire des aquarelles et on s’est embarquées dans ce projet. »

L’ouvrage « Les maisons de Beyrouth », lui-même en forme de maison, réédité au profit de l’ONG Beirut Heritage Initiative. Photo DR

Le livre prend forme avec la précision et la rigueur que Nayla Audi met dans tous ses projets. Enceinte de Julie, et revenant à Beyrouth après avoir vécu à LA, « je cherchais et je rêvais de trouver une maison ancienne pour y vivre avec ma famille. J’ai sillonné la ville à pied et j’ai redécouvert ses vieilles bâtisses ». C’est ainsi que l’idée du livre s’est concrétisée. « Yasmine apprenait les couleurs et était fascinée par le rouge. J’ai décidé que le livre serait plein de couleurs pour enseigner les couleurs aux enfants de 2 à 4. » Puis il a fallu trouver un éditeur. « Personne n’y a trouvé un intérêt ni une rentabilité… » Déterminée, elle décide de créer sa propre maison d’éditions, « Peekaboo Press », d’imprimer ce livre en deux langues, français et anglais, et de se charger de sa distribution. La première édition sera très vite vendue... « Aujourd’hui, mes deux filles ont décidé de faire la même chose pour sauver et reconstruire ce qui reste de notre ville.

Poster de la Maison bleue également en vente au profit de l’ONG Beirut Heritage Initiative. Photo tirée du site officiel www.thehousesofbeirut.com

Avec ce livre, le message devrait cette fois-ci engendrer un sens de propriété. Les enfants et toutes les générations doivent se réapproprier leur ville. »

Décembre 2021. Rien n’a changé dans le livre, alors que tout a changé à Beyrouth. La promenade dans la capitale à travers huit anciennes bâtisses a conservé sa saveur nostalgique ; une nostalgie colorée, mais avec, après le 4 août 2020, une amertume certaine et l’urgence de sauver ce qui en reste. La Maison rose, elle, est toujours là, résistant à la malédiction qui s’est abattue sur Beyrouth. Forte de tout l’amour qu’on lui porte.

L’ouvrage « Les maisons de Beyrouth », lui-même en forme de maison, réédité au profit de l’ONG Beirut Heritage Initiative. Photo DR

Pour cette édition publiée uniquement en anglais, menée par une Yasmine qui a pris le flambeau et le même sentiment d’appartenance, tous les gains iront dans une évidente logique à l’ONG Beirut Heritage Initiative pour « reconstruire, restaurer et rendre hommage à l’héritage de Beyrouth », ont précisé en dédicace Yasmine et Julie.

« Les Maisons de Beyrouth » ainsi que des posters seront vendus dans le monde entier à travers le site officiel www.thehousesofbeirut.com, et à OSLO Mar Mikhaël, OSLO Verdun, au musée de Beyrouth ainsi qu’à l’hôtel Albergo.La signature de ce bel ouvrage qui n’a pas pris une ride aura lieu le samedi 18 décembre de 16h à 20h à la résidence Dagher, rue Gouraud, Gemmayzé.

https://www.instagram.com/thehousesofbeirut/

C’était il y a 24 ans… Beyrouth était encore une promesse, un rêve de possibles jours meilleurs. Il s’agissait alors de paix, de reconstruction, de plans d’avenir, et pourtant. Nayla Audi y voyait déjà une ville qui risquait de perdre ses couleurs, de perdre son patrimoine, sa beauté et ses repères face à des promoteurs immobiliers avides d’encore plus d’argent. Alors, pour...

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