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Dernières Infos - Enquête sur les explosions au port de Beyrouth

Le père d'une victime présente un recours contre le juge Bitar, des détenus portent plainte devant l'ONU


Le père d'une victime présente un recours contre le juge Bitar, des détenus portent plainte devant l'ONU

Le port de Beyrouth ravagé suite aux explosions meurtrières du 4 août 2021. Photo ANI

Les entraves à l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth se poursuivaient vendredi, trois jours après que le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, a repris ses fonctions, Youssef el-Maoula, père d'une victime du drame, ayant déposé un recours pour suspicion légitime à l'encontre du magistrat, alors que des responsables sécuritaires et portuaires arrêtés par le prédécesseur de Tarek Bitar, le juge Fadi Sawan, ont porté plainte auprès de l'ONU pour dénoncer leur "détention arbitraire".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), l'avocat Salman Barakat a déposé le recours de M. Maoula auprès de la 6e chambre pénale de la Cour de Cassation, présidée par Randa Kfoury. il est reproché au juge Bitar de "retarder l'investigation qui est partiale, car il convoque certaines personnes et détourne les yeux d'autres, entravant ainsi l'enquête judiciaire", rapporte l'agence. Ce recours ne suspend toutefois pas l'enquête du juge Bitar.

Les proches des victimes de la déflagration se sont dernièrement scindés en deux groupes après que leur ancien porte-parole, Ibrahim Hoteit, a réclamé le dessaisissement du juge Bitar, vraisemblablement sous la menace du tandem chiite Amal-Hezbollah. Depuis, un groupe s’est rallié à lui alors que la majorité des familles continuent de soutenir le juge Bitar.

Par ailleurs, l'Ani rapporte que Chafic Merhi, l'ancien directeur des douanes, Badri Daher, directeur général des douanes, et Hassan Koraytem, directeur général de la société chargée temporairement de l'exploitation du port, ainsi que Hanna Farès, directeur des services douaniers, ont déposé une plainte auprès du Groupe de travail sur les détentions arbitraires mandaté par l'ONU. Cette plainte a été déposée à Paris par l'avocate française Rachel Lindon, spécialiste en droit pénal et membre des Barreaux de Paris et de Madrid. Les plaignants affirment "être détenus de manière arbitraire et illégale par le gouvernement libanais".

Une quinzaine de personnes, principalement des fonctionnaires, notamment M. Daher, restent en détention depuis un an. Plus d’un mois après la suspension de son enquête, M. Bitar a repris ses fonctions mardi après que la 12e chambre civile de la cour d’appel de Beyrouth, présidée par intérim par Randa Harrouk, a rejeté le recours en dessaisissement présenté à son encontre par l’ancien ministre Youssef Fenianos. Le magistrat a promis le 8 décembre aux proches des responsables détenus de se pencher sur les demandes de libération.

Entre-temps, l'enquête sur le drame, qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés, continue de piétiner en raison de pressions et d'ingérences politiques. L'ancien Premier ministre Hassane Diab, a dans ce contexte présenté, jeudi, par l'intermédiaire de son avocat Rachid Derbas, des exceptions de forme contre le juge Bitar. Ce recours n'entrave toutefois pas le cours de l'enquête.

Ralph Tarraf, chef de la mission diplomatique de l'Union européenne au Liban, a pour sa part rappelé dans un tweet, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'Homme, "l'importance de l'indépendance du pouvoir judiciaire qui constitue une condition préalable permettant de garantir les droits et les libertés essentielles sans discrimination".

Les entraves à l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth se poursuivaient vendredi, trois jours après que le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, a repris ses fonctions, Youssef el-Maoula, père d'une victime du drame, ayant déposé un recours pour suspicion légitime à l'encontre du magistrat, alors que des responsables sécuritaires et portuaires arrêtés par...