Au lendemain de nouvelles mesures restrictives mises en place pour tenter de ralentir la progression du coronavirus, le Liban a reçu un don de 500.000 doses du vaccin Pfizer offerts par la France dans le cadre de son soutien au secteur sanitaire dans le pays en crise.
Ce demi-million de doses a été réceptionné à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, en présence de l'ambassadrice de France Anne Grillo, et du ministre de la Santé Firas Abiad. Paris a également fait don des seringues et diluants nécessaires à la vaccination, qui avaient déjà été remis au ministère de la Santé courant novembre, a rappelé l'ambassade de France dans un communiqué de presse. Ce don vise à assurer que l'ensemble de la population du Liban "y compris les réfugiés" puissent se protéger contre le virus, ajoute le texte, qui souligne que sur les plus de 155 millions d'euros d'aides françaises versées à Beyrouth en 2020-2021, 30 millions étaient consacrés au seul domaine de la santé.
Fin novembre, le Liban avait reçu 300.000 doses du vaccin chinois Sinopharm ainsi que 100 lits d'hôpital et 100 respirateurs artificiels, mais de nombreux Libanais sont encore réticents concernant la vaccination.
Entamée en février dernier, la campagne n'a en effet permis jusqu’à présent qu'à 38,6% des personnes éligibles de recevoir une première dose de vaccin et à 33,1% les deux nécessaires pour atteindre l’immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm. Afin de stimuler l'immunité des personnes entièrement vaccinées, le ministère de la Santé a annoncé l’organisation d’un marathon pour l’administration d’une troisième dose du vaccin Pfizer aux personnes de 50 ans et plus ayant reçu la seconde dose il y a plus de cinq mois. Il a indiqué que ce marathon se déroulera samedi prochain dans plusieurs hôpitaux et centres de vaccination à travers le territoire, de 8h à 15h.
إضافة مراكز تلقيح جديدة على اللائحة https://t.co/T57OaLXt1g pic.twitter.com/qqQ2fEX0iB
— Ministry of Public Health - Lebanon (@mophleb) December 1, 2021
Appel de Michel Aoun
Afin de renforcer la lutte contre la pandémie, le chef de l’État Michel Aoun a appelé jeudi les Libanais à se faire vacciner et plaidé en faveur du "respect des mesures de prévention et du soutien aux hôpitaux des secteur public et privé afin qu'ils soient prêt à faire face à tout cas urgent". A l'issue d'une réunion avec M. Aoun, le président de l’Ordre des médecins Charaf Abou Charaf a réclamé "des mesures urgentes pour contrer la nouvelle vague de Covid-19", estimant que les secteurs hospitalier et sanitaire "ne sont pas prêts à y faire face".
الرئيس عون استقبل نقيب الأطباء في بيروت البروفيسور شرف أبو شرف الذي طلب اتخاذ اجراءات عاجلة لمواجهة تجدد موجة الكورونا مع عدم جهوزية القطاع الاستشفائي والطبي لمواجهتها pic.twitter.com/W66eSYNDHh
— Lebanese Presidency (@LBpresidency) December 2, 2021
Le ministre Abiad avait souligné mercredi, lors d'un entretien radio, que "les mesures restrictives prises par la commission nationale chargée du suivi de la pandémie ont pour but de pousser les gens à se faire vacciner (...)", rappelant que "80% des personnes hospitalisées après avoir été contaminées n'étaient pas vaccinées". Le Dr Abiad avait une nouvelle fois noté que "les gens ne peuvent pas supporter un nouveau bouclage du pays en raison de la situation socio-économique". Il avait également précisé que "des contacts ont été entamé avec des hôpitaux afin de pouvoir leur fournir le soutien nécessaire et rouvrir les départements Covid-19 dans certains d'entre eux".
Mercredi, la Commission nationale chargée du suivi de la pandémie avait décidé qu’à partir du 17 décembre 2021 et jusqu’au 9 janvier 2022 inclus, de 19h à 6h le lendemain, un couvre-feu et des restrictions au niveau de la circulation sur l’ensemble du territoire libanais seront imposés. Des exceptions sont prévues pour les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin ainsi que pour celles pouvant présenter un résultat de test PCR négatif de moins de 48h. Les personnes âgées de moins de douze ans sont également exemptées. Dans un tweet, le ministère du Tourisme a annoncé de telles mesures restrictives étaient dorénavant en vigueur pour entrer au ministère, à savoir un certificat prouvant là aussi au moins une dose de vaccin ou un test PCR de moins de 48h.
Le bilan du jour
Entre-temps, les chiffres de la pandémie poursuivent leur hausse dans le pays. Dix nouveaux décès et 1.452 nouvelles contaminations au Covid-19, dont 7 sont en provenance de l'étranger, ont été signalées au cours des dernières 24 heures, selon le bilan du jour publié jeudi par le ministère de la Santé. Depuis l'apparition de la pandémie au Liban en février 2020, 674.000 personnes ont été contaminées, parmi lesquelles 634.302 se sont rétablies et 8.745 décédées. Parmi les cas toujours actifs, 538 patients sont hospitalisés, dont 254 admis en soins intensifs. Le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués demeure inquiétant et s'élève à 10 %.
En outre, la Middle East Airlines a annoncé, dans la journée, de nouvelles dispositions à suivre pour les voyageurs se rendant en France, à Chypre et en Grèce. A partir du samedi 4, tous les passagers de plus de 12 ans à destination de la France, vaccinés ou non, devront ainsi présenter les résultats d'un test PCR ou antigénique datant de moins de 48 heures et accepter d'être soumis à un second test à leur arrivée. Pour Chypre, les voyageurs doivent présenter un test PCR datant de moins de 72h précédant leur départ et passeront un second test à leur arrivée sur l'île. En ce qui concerne les voyages en Grèce, les passagers devront être munis d'un des trois documents suivants : soit une preuve de vaccination complète, finalisée 14 jours avant la date d'arrivée, soit une preuve d'un test PCR négatif de moins de 72 heures ou d'un test antigénique de moins de 48 heures, soit d'une certificat prouvant qu'ils ont contracté le Covid-19 et en ont guéri au cours des huit derniers mois.
Salut, il manque un zéro à 500.000 dans le titre.
01 h 28, le 03 décembre 2021