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Agenda - Événement

Yasmina dans la peau de Barbara au profit de l’enfance malade défavorisée

Les fonds collectés iront à l’association Assameh Birth and Beyond, qui gère notamment l’hôpital de la Quarantaine.

Yasmina dans la peau de Barbara au profit de l’enfance malade défavorisée

Yasmina Farah Massoud et Céline Hjeily sur la scène du GLFL de Beyrouth. Photo GLFL

Tout prédestinait Yasmina Farah Massoud, avocate de profession, à chanter Barbara sur scène. Son amour pour l’œuvre, la poésie et la personnalité de l’auteure-compositrice-interprète qu’elle décrit comme une grande rebelle, sa voix au timbre chaud, son acharnement au travail, jusqu’à cette ressemblance physique certes vague, avec le monstre sacré de la chanson française. Samedi soir, à l’amphithéâtre du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, la chanteuse libanaise s’est fondue dans la peau de la dame en noir pour interpréter ses plus beaux succès. Accompagnée au piano de Céline Hjeily, pianiste classique, à la fois claveciniste et organiste diplômée du Conservatoire national de musique, Yasmina Farah a chanté Nantes, Madame, Drouot, Parce que, Vienne… ces classiques de la chanson française entrecoupées de la lecture d’extraits des Mémoires inachevés de Barbara et d’autres romans biographiques, où cette dernière y révèle l’horreur de l’inceste vécu, raconte aussi l’amour, l’envie d’être heureuse, la séparation. Bref, son parcours de vie, son vécu lourd, dramatique aussi. « Elle a ravalé sa souffrance et l’a recrachée en sublime », commente pour L’Orient-Le Jour Yasmina Farah.

C’est culotté d’interpréter Barbara

Sur scène, Yasmina Farah est dans son élément. Après tant d’années de passion retenue pour le chant, elle réalise enfin son rêve. Au terme de sept ans de technique vocale, dont deux ans de confinement et de travail exclusif sur le répertoire de Barbara, elle se produit enfin à Beyrouth, sur la scène du Now d’abord. Elle y est vite repérée par la direction du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, représentée par Cédric Toiron, proviseur adjoint, et Léa Abi Nader, chargée de la communication. Sans en faire trop, elle joue avec l’émotion, laisse sa belle voix faire le reste. « C’est culotté d’interpréter Barbara », reconnaît-elle. Le public, lui, est séduit. En ces temps de Covid-19, la salle est à moitié pleine pour respecter la nécessaire distanciation. L’interprète enchaîne avec Göttingen, Du bout des lèvres, Une petite cantate, sous l’œil attentif de sa coach artistique et vocale, Mira Akiki. Viennent enfin les incontournables, L’aigle noir, Dis quand reviendras-tu, Ma plus belle histoire d’amour, qui lui valent une standing ovation et une flopée de bis.

C’est au profit de l’association Assameh Birth and Beyond, spécialisée dans la réhabilitation et la gestion des services pédiatriques au sein des hôpitaux publics du Liban, que Yasmina Farah s’est produite samedi soir au GLFL, après une ouverture au piano du jeune Patrick Farah. « Je suis moi-même bénévole au sein de l’association, avoue-t-elle. Avant la pandémie, je maternais les nourrissons hospitalisés qui ont tant besoin de tendresse et d’attention. Je me mobilise aussi pour lever des fonds. » Une première collecte avait atteint 50 millions de LL. L’artiste récidive, infatigable. « Je voulais une dimension humaine et à la fois artistique, explique-t-elle. Donner est tellement salvateur ! »

Des soins à tous les petits patients sans distinction

L’occasion pour le proviseur du GLFL, Xavier Ferrand, d’exprimer son bonheur face à l’engagement de l’institution dans la société, outre celui « d’écouter Yasmina chanter Barbara, moment très émouvant, qui nous ramène à notre passion d’adolescence ». « Cet engagement dans la responsabilité sociale reflète fort ce que nous essayons de faire avec nos élèves en matière d’éducation, ce à quoi ils répondent avec enthousiasme », souligne M. Ferrand.

Remerciements chaleureux du professeur Robert Sacy, président et fondateur d’Assameh Birth and Beyond, accompagné de Abboud Chami, vice-président et trésorier, qui ont salué la contribution de l’institution éducative et de la France (à l’instar de la Suisse) à la reconstruction de l’hôpital public de la Quarantaine géré par l’ONG, fortement endommagé par l’explosion du 4 août 2020. « La France est aussi engagée à la formation des cadres du nouvel hôpital mère-enfant que nous devons inaugurer en janvier », précise le spécialiste en néonatologie. « Et dans tous les coins de France, nous sommes aidés par les maires, les présidents de région, les bénévoles », révèle le pédiatre, rappelant que l’association soigne tous les enfants démunis du Liban au sein de l’aile pédiatrique de l’hôpital public, sans distinction de race, de couleur ou de nationalité. « Malheureusement, nous en sommes arrivés au stade où 90 % de nos petits patients sont libanais, alors que lorsque nous avons démarré, nous recevions 70 % de petits réfugiés syriens, observe le Pr Sacy.  C’est dire combien les Libanais sont dans une situation critique… »

Pour plus d’informations, ou pour vos donations à l’association humanitaire Assameh Birth and Beyond, contacter Marc Sacy au 03/954823 ou par mail :

marc.sacy@assamehbb.org

Tout prédestinait Yasmina Farah Massoud, avocate de profession, à chanter Barbara sur scène. Son amour pour l’œuvre, la poésie et la personnalité de l’auteure-compositrice-interprète qu’elle décrit comme une grande rebelle, sa voix au timbre chaud, son acharnement au travail, jusqu’à cette ressemblance physique certes vague, avec le monstre sacré de la chanson française. Samedi...