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Économie - Immobilier

À Beyrouth, les loyers des boutiques sont au plus bas, constate Ramco

À Beyrouth, les loyers des boutiques sont au plus bas, constate Ramco

La crise économique qui sévit au Liban n’en finit plus d’assommer un secteur déjà en crise depuis des années. Que ce soit dans les centres commerciaux ou le long des rues marchandes traditionnelles, les locaux vacants se multiplient et la chute des loyers des boutiques à Beyrouth se poursuit inexorablement.

Le centre-ville de la capitale est incontestablement le plus déprimant, si ce n’est lugubre à la nuit tombée. Dans le secteur Foch-Allenby, les rues piétonnes sont désertées et les dizaines de locaux qui s’y trouvent sont vides. La demande y est quasi inexistante, à tel point que les loyers y ont été divisés par deux, voire trois. Désespérés, certains propriétaires pensent convertir leurs locaux au rez-de-chaussée en espaces de bureaux. Seule l’ancienne avenue des Français, à Minet el-Hosn, offre un peu d’animation avec la présence de plusieurs restaurants.

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Le quartier Hamra est également touché. Les fermetures se sont multipliées ces derniers mois. Par exemple, plusieurs agences bancaires (BLC et MEAB rue Hamra; SGBL et Fransabank rue Sadate ; Crédit libanais et Bank of Beirut autour du Gefinor ; SGBL et LGB rue Makdessi) ont mis la clé sous la porte. Tous ces emplacements sont aujourd’hui vacants. Les banques ne restent que dans les locaux où elles bénéficient d’anciens loyers ou dont elles sont propriétaires.

En réalité, ce sont tous les quartiers de Beyrouth qui sont affectés. Le taux de vacance (c’est-à-dire la part des locaux vides par rapport à l’ensemble des emplacements) a atteint des records, dont l’une des premières causes est la faible demande.

La plupart des compagnies essayent en effet de limiter leurs dépenses et ne souhaitent pas étendre leurs activités. À part quelques restaurants qui tentent leur chance à Gemmayzé, Mar Mikhaël, Badaro et Minet el-Hosn, le nombre d’ouvertures de nouvelles enseignes est très limité. Cela se résume à quelques bureaux de change, des agences de voyages et des épiceries. Par contre, les dernières arrivées rue Verdun (la pâtisserie Cannelle et la banque BEMO) sont des relocalisations.

Les nouveaux modes de paiement ont également accéléré la crise du secteur. Les commerçants encaissent en livres libanaises alors que les propriétaires des boutiques veulent que les loyers soient payés en « vrais » dollars. En toute logique, la multiplication des fermetures et l’absence de demandes ont entraîné une chute des loyers. Les baisses sont en moyenne supérieures à 50 % par rapport à 2019. Il y a même des cas extrêmes où la chute a atteint plus de 60 %.

Un exemple à Hamra illustre cette baisse : un local de 50 m2, rue Makdessi, loué à 22 000 dollars par an en 2019, est désormais proposé à 10 000 dollars annuellement. La meilleure offre reçue par son propriétaire a été, à ce jour, de 8 000 dollars par an.

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Finalement, cette crise n’est que le reflet d’une crise économique aiguë. Puisque les chiffres d’affaires des commerçants sont en chute libre, il est normal que les loyers soient réadaptés et réévalués. Les propriétaires qui ne veulent pas suivre cette logique se trouvent marginalisés et ne pourront pas attirer de potentiels locataires.

À court et moyen termes, accepter un loyer sous forme d’un pourcentage du chiffre d’affaires du locataire serait sans doute la formule la plus appropriée dans le contexte actuel. Certains restaurants et chaînes de la grande distribution opèrent d’ailleurs déjà ainsi.


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