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En appel, l'ex-Premier ministre Fillon défend la présence locale "essentielle" de son épouse

En appel, l'ex-Premier ministre Fillon défend la présence locale

L'ancien Premier ministre français François Fillon et son épouse, Penelope, le 22 novembre 2021 à Paris. Photo Thomas COEX / AFP

A son procès en appel à Paris pour des soupçons d'emplois fictifs de son épouse, l'ancien Premier ministre français François Fillon a défendu lundi le caractère "essentiel" des missions exercées par sa femme dans l'ouest de la France, tentant de rebattre les cartes après une condamnation en première instance.

Aujourd'hui retraité, l'ex-ministre et sénateur de droite est rejugé jusqu'au 30 novembre aux côtés de sa femme et de son ancien suppléant pour des soupçons d'emplois "fictifs ou surévalués" de Penelope Fillon comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612.000 euros nets.

Les époux Fillon doivent aussi s'expliquer sur l'embauche de deux de leurs enfants en tant que collaborateurs de leur père sénateur entre 2005 et 2007, ainsi que sur le contrat de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire", en 2012 et 2013, à la Revue des deux mondes.

Le 29 juin 2020, l'ancien locataire de Matignon, 67 ans, avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme et 375.000 euros d'amende. Son épouse s'était vu infliger trois ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende, son suppléant Marc Joulaud trois ans avec sursis et 20.000 euros d'amende avec sursis.

Celui qui a été chef de gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy, vêtu d'un costume bleu foncé et d'une chemise blanche, a commencé lundi à répondre d'une voix posée aux questions de la cour.

"Le rôle principal que j'avais confié à mon épouse, c'est d'être présente sur le terrain", de "créer ce lien personnel, ce lien de confiance" avec les habitants, répète lundi François Fillon. "C'est un travail permanent de maillage de la circonscription (...) qui, exercé pendant une longue période, est irremplaçable."

Le remplacer aux repas des anciens, recevoir des habitants chez eux, trier le courrier et y détecter des "revendications" ou des "broncas"... Autant d'activités que réalisait Mme Fillon, qui peuvent sembler éloignées des enjeux nationaux mais sont "indispensables" car "ça vous donne votre légitimité" auprès des électeurs, a fait valoir son époux. "Penelope apportait sa connaissance des situations personnelles, individuelles", a soutenu M. Fillon, qui a aussi assuré qu'elle relisait "tous (ses) discours importants". "Combien de fois elle m'a fait modifier un point de vue parce qu'il était trop technocratique, trop éloigné des réalités, trop pessimiste ?"

"Climat de passion"

Le président de la cour relève que très peu de personnes savaient qu'elle était son assistante parlementaire et souligne au détour d'une question la "forte tonalité immatérielle" de cette "collaboration". "Le fait que ce soit mon épouse qui me représente, c'est mieux que ça soit ma collaboratrice", répond François Fillon, qui reconnaît: "On aurait pu s'y prendre autrement".

Succédant à son épouse, qui a maintenu la semaine dernière avoir réalisé un réel travail auprès de son mari, il a rappelé que la pratique d'embaucher son conjoint était à l'époque courante à l'Assemblée nationale - la chambre basse du Parlement - "aussi parce que le conjoint incarne la présence du parlementaire sur le terrain, que n'incarne pas un autre collaborateur".

L'ex-candidat à la présidentielle de 2017, dont la campagne avait été marquée par l'explosion du "Penelopegate", a aussi critiqué une enquête qui "n'aurait jamais dû avoir lieu" dans ce "contexte". Le "climat de passion exacerbée d'une campagne présidentielle influe sur les témoignages", qui sont chargés "d'arrières-pensées, qu'ils soient positifs ou négatifs", a-t-il argué.

François Fillon est enfin poursuivi pour avoir omis de déclarer un prêt de 50.000 euros en 2012 à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

A son procès en appel à Paris pour des soupçons d'emplois fictifs de son épouse, l'ancien Premier ministre français François Fillon a défendu lundi le caractère "essentiel" des missions exercées par sa femme dans l'ouest de la France, tentant de rebattre les cartes après une condamnation en première instance.Aujourd'hui retraité, l'ex-ministre et sénateur de droite est rejugé...