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Mikati insiste : Faire primer des intérêts personnels provoque des tensions et bloque les institutions


Mikati insiste : Faire primer des intérêts personnels provoque des tensions et bloque les institutions

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati prononçant un discours à l'occasion du centenaire du barreau de Tripoli, au Liban-Nord, le 11 novembre 2021. Photo fournie par le bureau de presse de M. Mikati

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a de nouveau lancé jeudi une pique implicite à l'attention du ministre de l'Information, Georges Cordahi, dont il souhaite la démission après des propos ayant envenimé les relations avec les pays du Golfe, et au Hezbollah, estimant que si des responsables font primer leurs "droits privés" sur l'intérêt général, cela "mène à des tensions et au blocage des institutions". 

"Le concept de l'Etat se base sur une simple règle : les individus ou groupes doivent laisser volontairement de côté certains de leurs droits afin de faire primer l'intérêt général", a lancé M. Mikati dans un discours prononcé à l'occasion du centenaire du barreau de Tripoli, ville dont il est député. "Toute logique qui fait automatiquement primer les droits privés, que ce soit ceux d'un individu ou d'un groupe, mène généralement à des tensions et au blocage des institutions", a-t-il ajouté, sans jamais mentionner dans son discours le ministre Cordahi.

Le chef du gouvernement a par ailleurs souligné que, s'il privilégie le dialogue et l'ouverture face à tous les défis, cette propension au débat "s'arrête face à certaines convictions nationales et personnelles dont il ne se départira jamais, comme l'indépendance de la justice, la protection de la Constitution et le maintien de relations fraternelles avec les pays arabes". 

Ces déclarations interviennent alors que le cabinet Mikati, formé le 10 septembre, ne s'est pas réuni depuis près d'un mois, sur fond de tensions politiques sur plusieurs dossiers, dont, dernièrement, la crise diplomatique avec les pays du Golfe. Il y a deux semaines, plusieurs de ces pays, Arabie saoudite en tête, ont annoncé des mesures de rétorsion à l'égard du Liban, rappelé leurs ambassadeurs à Beyrouth, et expulser les diplomates libanais présents dans leurs pays respectifs, à la suite  des propos polémiques de M. Cordahi, dans lesquels il critiquait la guerre au Yémen et l'implication de Riyad dans ce conflit et exprimait son soutien aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran. Ces propos avaient été tenus lors d'une émission enregistrée avant que Georges Cordahi ne soit nommé ministre. Depuis, l'affaire prend l'allure d'un bras de fer au sujet du Hezbollah. Lundi, le numéro deux de la Ligue arabe, Houssam Zaki, avait, lors d'une visite au Liban, réclamé la démission du ministre Cordahi, afin d'amorcer un règlement de la crise, à l'instar du Premier ministre Nagib Mikati et de certaines formations de la scène politique libanaise. Le ministre, soutenu par le Hezbollah, refuse toutefois de démissionner. 

Par ailleurs, les ministres chiites entravent toute éventualité d'une future réunion gouvernementale tant qu'aucune décision n'est prise concernant la récusation du juge Tarek Bitar, chargé de l'affaire de la double explosion au port de Beyrouth. Le tandem chiite (Amal-Hezbollah) accuse le magistrat d'être politisé et de ne s'en prendre qu'à des responsables relevant de leurs rangs. 



Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a de nouveau lancé jeudi une pique implicite à l'attention du ministre de l'Information, Georges Cordahi, dont il souhaite la démission après des propos ayant envenimé les relations avec les pays du Golfe, et au Hezbollah, estimant que si des responsables font primer leurs "droits privés" sur l'intérêt général, cela "mène à des tensions et...