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L'ex-président Hollande témoin au procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris


L'ex-président Hollande témoin au procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris

L'ancien président français François Hollande à son arrivée au tribunal de Paris, pour témoigner dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre 2015, le 10 novembre 2021. Photo REUTERS/Benoit Tessier

Un ancien président de la République à la barre : François Hollande a commencé à être entendu mercredi au procès sous haute sécurité des attentats du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé Paris, où il a été cité comme témoin par une association de victimes.

Depuis le 8 septembre, la France juge 14 hommes accusés, à des degrés divers, d'avoir participé aux attentats du 13 novembre 2015 survenus à Paris et en proche banlieue, et revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), qui ont causé la mort de 130 personnes. Depuis l'ouverture, son nom a résonné à plusieurs reprises dans la salle d'audience, notamment depuis le box, où Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, a justifié les attaques jihadistes en les présentant comme une riposte à la politique étrangère de la France et de son président d'alors.

"Je suis présent devant la cour pour témoigner de ce que fut mon rôle en tant que chef de l'État lors de cette nuit funeste du 13 novembre 2015, et témoigner de ce que furent mes décisions dans les mois qui ont précédé et les mois qui ont suivi", a déclaré François Hollande à la barre de l'immense salle d'audience, comble. L'ex-chef de l'État a promis de "répondre à toutes les questions" des parties civiles, et assuré qu'il entendait "justifier l'action de la France" contre l'EI qui sévissait à l'époque en Syrie. "Ce groupe nous a frappés non pas pour nos modes d'action à l'étranger mais pour nos modes de vie ici-même", a souligné François Hollande, terminant sa déclaration spontanée de quelques minutes par ces mots : "La démocratie sera toujours plus forte que la barbarie".

"Rien de personnel" 
La cour d'assises spéciale de Paris avait auparavant suspendu l'audience, pour délibérer sur les demandes de plusieurs avocats de la défense, qui s'opposaient aux auditions de François Hollande et de chercheurs et universitaires. Elle a décidé de rejeter ces demandes. "On veut juste que ce soit un procès, c'est tout", pas "une cérémonie de commémorations et une tribune", ni "un spectacle", a déclaré Me Martin Méchin, l'avocat de l'un des accusés.

Après sa déclaration spontanée, François Hollande répondra aux questions de la cour et de toutes les parties, dont ceux qui le mettent en cause.

"François Hollande savait les risques qu'il prenait en attaquant l'État islamique en Syrie", avait lancé Salah Abdeslam, au sixième jour du procès. Le Français de 32 ans avait également affirmé qu'il n'y avait "rien de personnel" dans le fait d'avoir "visé la France" et "des civils" le 13-Novembre.

Au terme de cinq semaines d'auditions de victimes, le nom de François Hollande avait encore retenti, cette fois dans la bouche des jihadistes du Bataclan - la salle de spectacles dans l'est de Paris, où les jihadistes ont fait le plus de victimes - : un enregistreur laissé dans la salle avait capté toute l'attaque et notamment les revendications des assaillants. "Vous ne pouvez vous en prendre qu'à votre président François Hollande", entend-on plusieurs fois, entre deux tirs, dans l'extrait de quelques minutes de cet enregistrement audio qu'a diffusé la cour le 28 octobre.

Décisions "appropriées" 
Pendant leurs dépositions, plusieurs parties civiles ont exprimé leur besoin de réponses de la part des autorités, notamment sur l'incapacité à déjouer un attentat de grande ampleur en France alors que la menace était au plus haut. Des rescapés des attaques et des proches de victimes se sont également interrogés sur les conséquences de la politique de la France au Moyen-Orient, certains la fustigeant ouvertement à la barre.

"Je connais ces polémiques, elles font partie d'ailleurs du jeu démocratique, et c'est tout à fait le droit des familles de victimes de demander des comptes", a déclaré François Hollande à l'AFP avant l'ouverture du procès. L'un de ses enjeux, c'est "que des réponses soient apportées". "Durant cette nuit-là, les décisions qui ont été prises, je les assume entièrement, (elles) ont été appropriées", a ajouté l'ex-chef de l'État, réfutant tout "raté" côté français.

L'association Life for Paris l'a fait citer "parce qu'il a été dans tous les temps" des attentats, avant, pendant et après, en créant le secrétariat d'État aux victimes et en décidant "d'engager encore plus fortement les forces armées en Syrie", explique son président Arthur Dénouveaux.

Le soir du 13 novembre 2015, François Hollande assistait à la rencontre amicale France-Allemagne au Stade de France, quand un premier "kamikaze" s'était fait exploser devant l'enceinte sportive, l'obligeant à quitter précipitamment les lieux. Avant même que l'assaut ne soit donné au Bataclan, François Hollande s'était adressé aux Français et avait décrit la situation : "C'est une horreur". Dans la nuit, il avait décrété l'état d'urgence dans le pays.

Un ancien président de la République à la barre : François Hollande a commencé à être entendu mercredi au procès sous haute sécurité des attentats du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé Paris, où il a été cité comme témoin par une association de victimes.
Depuis le 8 septembre, la France juge 14 hommes accusés, à des degrés divers, d'avoir participé aux attentats du 13...