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Moyen-Orient - Espionnage

Le logiciel Pegasus utilisé contre des militants palestiniens

Le logiciel Pegasus utilisé contre des militants palestiniens

L’Américano-Palestinien Ubai el-Aboudi, directeur de Bisan, lors d'une conférence de presse, hier. Abbas Momani/AFP

La saga Pegasus s’est déplacée hier dans les territoires palestiniens avec des révélations selon lesquelles le logiciel espion de la société israélienne NSO a été utilisé pour traquer les portables de six militants palestiniens, dont l’un a aussi la nationalité française.

Le 22 octobre, le ministère israélien de la Défense a annoncé avoir placé six ONG palestiniennes, dont al-Haq, Addameer et Bisan, sur sa liste des « groupes terroristes » en raison de liens supposés avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation marxiste considérée comme « terroriste » par l’État hébreu, les États-Unis et l’Union européenne. Suspectant un possible hacking du téléphone de l’un de ses employés, l’organisation de défense des droits humains al-Haq a mandaté le groupe européen Frontline Defenders d’enquêter sur les portables de 75 membres de ces six ONG pour voir s’ils avaient été infectés par le logiciel Pegasus.

Or lundi, Frontline Defenders a conclu, après contre-vérification avec le Citizen Lab de l’université de Toronto et la cellule digitale d’Amnesty International, que six portables avaient été infectés par le logiciel. Parmi ces six, ceux de Salah Hamouri, un avocat franco-palestinien travaillant pour l’ONG Addameer dont Israël a retiré mi-octobre le statut de résident permanent à Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion, et de l’Américano-Palestinien Ubai el-Aboudi, directeur de Bisan.

Amnesty a confirmé les informations de Frontline Defenders, précisant que les smartphones avaient été piratés « avant » que les ONG ne soient désignées « terroristes » par Israël.

Des ONG internationales et israéliennes ont déploré cette désignation qui pourrait avoir pour conséquence d’assécher le financement de ces ONG, dont certaines œuvrent pour la défense des droits humains et des prisonniers et reçoivent des fonds européens.

Peur

« J’ai senti qu’il y avait un truc qui n’allait pas, qu’il y avait quelque chose de suspect dans mon téléphone (...). Frontline Defenders a découvert qu’entre le 10 et le 30 avril, mon téléphone a été attaqué par Pegasus », a déclaré M. Hamouri, qui habite à Ramallah en Cisjordanie occupée. « Lorsque le système Pegasus est dans le téléphone, il est totalement surveillé... Le téléphone n’est plus à toi », a-t-il ajouté, appelant la France « à prendre ses responsabilités » dans cette affaire, d’autant qu’il avait été lui-même en contact « avec des personnes au Quai d’Orsay, à l’Élysée, avec le consul général de France à Jérusalem » et des journalistes.

Ubai el-Aboudi, directeur de Bisan, a affirmé avoir « peur pour (la) vie et (la) sécurité » des militants.

Le groupe NSO s’est retrouvé exposé en juillet après des enquêtes publiées par un consortium de médias internationaux révélant que son logiciel Pegasus avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques, de militants ou de chefs d’entreprise de différents pays, incluant le président français Emmanuel Macron.

Les États-Unis ont placé NSO sur leur liste d’entreprises menaçant la sécurité nationale en raison de son logiciel qui permet de récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distance les micros d’un smartphone. Cette société basée en banlieue de Tel-Aviv s’est dit « consternée » par cette décision sur son logiciel, vendu à des gouvernements étrangers avec l’approbation de la Défense israélienne.

Preuve ?

« NSO est une compagnie privée, ce n’est pas un projet du gouvernement. Par conséquent, même si le groupe a été placé sur une liste (américaine), cela n’a rien à voir avec les politiques du gouvernement israélien », a déclaré samedi le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. « Je ne pense pas qu’il y a un autre pays dans le monde qui a des règles plus strictes en matière de cyberguerre », a-t-il ajouté.

Le service de Sécurité intérieure israélien Shin Beth a accusé les six ONG d’avoir détourné des millions de dollars d’aide de « plusieurs pays européens » au profit du FPLP, ce que ce mouvement et les organisations ciblées réfutent.

Une source de sécurité israélienne a indiqué que ce rapport n’était pas le seul contre ces ONG, et que « différents documents » avaient été présentés « à différents niveaux de confidentialité » à des responsables étrangers. Elle n’a toutefois pas précisé si Pegasus avait été utilisé pour obtenir des informations.

Source : AFP

La saga Pegasus s’est déplacée hier dans les territoires palestiniens avec des révélations selon lesquelles le logiciel espion de la société israélienne NSO a été utilisé pour traquer les portables de six militants palestiniens, dont l’un a aussi la nationalité française.Le 22 octobre, le ministère israélien de la Défense a annoncé avoir placé six ONG palestiniennes, dont...

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Espérons que ce dispositif se retournera un jour contre ceux qui en profitent aujourd'hui. Soit-dit en passant, Israël considère comme terroriste toute organisation qui n'approuve pas sa politique colonisatrice.

Politiquement incorrect(e)

16 h 22, le 09 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Espérons que ce dispositif se retournera un jour contre ceux qui en profitent aujourd'hui. Soit-dit en passant, Israël considère comme terroriste toute organisation qui n'approuve pas sa politique colonisatrice.

    Politiquement incorrect(e)

    16 h 22, le 09 novembre 2021

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