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Moyen-Orient - Sahara occidental

Trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc

Rabat ne se laissera pas entraîner dans une guerre, a réagi une source marocaine.

Trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc

Un soldat algérien fait la garde à la frontière avec le Maroc le 3 novembre 2021. Fadel Senna / AFP

L’Algérie a annoncé hier la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement qu’elle attribue au Maroc, au Sahara occidental, un territoire au cœur de vives tensions entre les deux frères ennemis du Maghreb.

La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce vaste territoire désertique, au Front Polisario, réclamant, lui, un référendum d’autodétermination et soutenu par l’Algérie.

« Trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla », entre la Mauritanie et l’Algérie, a affirmé la présidence algérienne dans un communiqué, précisant que l’attaque avait eu lieu lundi. Selon la même source, « plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat ».

Longue d’environ 3 500 kilomètres, la route reliant Nouakchott à Ouargla, dans le Sud algérien, longe le Sahara occidental. Le communiqué algérien ne précise pas l’endroit exact où le bombardement a eu lieu, mais Akram Kharief, patron du site spécialisé MENA défense, a indiqué que les camionneurs algériens avaient été « tués à Bir Lahlou, au Sahara occidental ».

La présidence algérienne n’a pas non plus donné plus de précisions sur « l’armement sophistiqué » que le Maroc est accusé d’avoir utilisé dans l’attaque, mais Rabat avait pris livraison à la mi-septembre d’une première commande de drones de combat turcs, selon la presse.

« Leur assassinat ne restera pas impuni », a affirmé la présidence algérienne dans son communiqué en rendant hommage aux « trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État ».

Le Maroc ne se laissera pas entraîner dans une guerre avec l’Algérie, a réagi une source marocaine informée. « Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale », a déclaré cette source, qui a déploré des « accusations gratuites » contre le Maroc.

Après de premières informations sur cet incident publiées mardi sur les réseaux sociaux, l’armée mauritanienne a démenti dans un communiqué qu’une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien.

Les tensions se sont accrues récemment entre l’Algérie et le Maroc, culminant avec la rupture par Alger de ses relations diplomatiques avec son voisin fin août.

La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Montée des tensions

Rabat contrôle près de 80 % de ce vaste territoire au riche sous-sol minier et bordant des eaux poissonneuses alors qu’Alger soutient les indépendantistes sahraouis. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui avait été prévu lors de la signature d’un cessez-le feu en 1991. Les indépendantistes sahraouis ont rompu le 13 novembre 2020 la trêve avec le Maroc après le déploiement de forces marocaines dans une zone tampon au Sahara occidental.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé la semaine passée les « parties » au conflit du Sahara à reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi » en votant une résolution prolongeant d’un an la mission Minurso dans la région. Mais l’Algérie, opposée à une reprise de négociations sous forme de tables rondes organisées en Suisse, a dénoncé cette résolution comme « partiale ».

Autre conséquence de la montée des tensions entre Alger et Rabat, l’Algérie a décidé de ne pas reconduire fin octobre le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz algérien, invoquant « des pratiques à caractère hostile du royaume » voisin. Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel. La moitié était des droits de passage payés en nature, l’autre, du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via un autre pipeline, le gazoduc sous-marin Medgaz, et sous forme de gaz naturel liquéfié livré par la voie maritime.

Source : AFP

L’Algérie a annoncé hier la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement qu’elle attribue au Maroc, au Sahara occidental, un territoire au cœur de vives tensions entre les deux frères ennemis du Maghreb.La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement...

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