Hajj Hassan demande à la BDL de sécuriser 5 millions de dollars par mois pour les télécoms

La commission parlementaire des Médias et des Télécoms, présidée par le député Hussein Hajj Hassan, s’est réunie hier, en présence notamment des ministres de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad, et des Télécommunications Johnny Corm, pour faire le point sur les pénuries d’électricité et de carburant impactant le secteur des télécommunications depuis plusieurs mois.

Alors que la réunion s’est tenue dans la bibliothèque du Parlement et non dans une des salles du bâtiment prévue à cet effet faute d’électricité, le député a déclaré que les télécoms « ont besoin de 5 millions de dollars mensuels, soit 10 milliards de livres libanaises », pour combler les besoins en carburant des groupes électrogènes utilisés par les sociétés de téléphonies mobile et fixe du Liban, Ogero, Alfa et Touch. Pour ce faire, la commission souhaiterait que ce montant soit sécurisé par la Banque du Liban (BDL) via un mécanisme dédié « quitte à payer le prix plein ». La commission a donc appelé les ministères de l’Énergie et des Télécoms à s’enquérir auprès de la BDL d’une solution à ce problème.

Dans un Liban en crise depuis deux ans, la récente levée des subventions sur les carburants a fait flamber les prix de ces produits, fixés chaque semaine par le ministère de l’Énergie. À de nombreuses reprises, les télécoms avaient ainsi été déconnectées dans différentes régions du pays, en raison de pannes des centraux dues à l’épuisement des stocks de mazout requis pour faire fonctionner les générateurs privés palliant le rationnement du courant.

Les appels internationaux

Par ailleurs, et sans en préciser les montants, le ministère des Télécoms a annoncé hier dans un communiqué sa décision de « modifier les tarifs des appels téléphoniques internationaux émis à partir des lignes fixes et mobiles », dans le but de couvrir les frais en devises de ces communications exécutées par des opérateurs internationaux, et ce dès « novembre 2021 ». Les deux réseaux mobiles Alfa et Touch, ainsi que le réseau fixe d’Ogero sont donc directement concernés, contrairement aux appels locaux et internationaux émis par les applications de messagerie instantanée (WhatsApp, FaceTime, BOTIM, Viber, etc.) qui ne le sont pas, a précisé le ministère.

Le 17 octobre 2019, l’annonce d’une taxe sur les appels à travers les messageries instantanées, comme WhatsApp, avait provoqué un mouvement de contestation populaire sans précédent au Liban, dans le sillage du début d’une terrible crise économique et financière qui se poursuit jusqu’à maintenant. Depuis, la dépréciation de la monnaie nationale face au billet vert a fait fondre le pouvoir d’achat des Libanais et mis en difficulté les échanges économiques entre le Liban et le reste du monde. Alors que le taux dollar/livre est à plus de 20 000 livres libanaises sur le marché parallèle, la parité officielle à 1 507,5 livres est toujours maintenue pour les tarifs des services des sociétés de téléphonie mobile du Liban.