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Dernières Infos - Liban

"Les législatives se tiendront à temps et conformément à la Constitution", réitère Aoun

Le président libanais, Michel Aoun, entourée d'une délégation européenne qu'il a reçue le 2 novembre 2021 à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé, mardi, que les élections législatives, prévues le 27 mars 2022, se tiendront "à temps, au printemps'', et conformément à la Constitution. Cette déclaration intervient alors qu'un bras de fer oppose le camp du chef de l'Etat à celui du président de la Chambre, Nabih Berry, sur la tenue même du scrutin, et que le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) s'apprête à présenter un recours en invalidation des amendements récemment apportés à la loi électorale, ce qui fait craindre un report des élections.

Le CPL s'oppose à un scrutin fin mars, estimant que les conditions météorologiques risquent d'affecter le taux de participation, et réclame que les émigrés puissent voter pour une circonscription spéciale de six députés (en plus des 128) et non pour les candidats se présentant dans la circonscription dont ils sont originaires. Les aounistes critiquent la façon dont ont été approuvés les amendements de la loi, votés à la lumière d'une interprétation de la Constitution de M. Berry.

S'exprimant devant une délégation européenne conduite par l'eurodéputée sociale-démocrate Isabel Santos, qu'il a reçue mardi au palais de Baabda, Michel Aoun a affirmé que le scrutin se tiendra "à temps, au printemps et conformément aux dispositions de la Constitution", selon des propos rapportés par le bureau de presse de la présidence. Il n'a pas précisé la date à laquelle il faisait référence. "Les préparatifs sont en cours pour que les législatives aient lieu dans un climat de transparence, de liberté et de démocratie", a-t-il dit. 

Déblocage "à tous les niveaux" de la crise
Evoquant la grave crise économique, M. Aoun a estimé qu'elle a eu des retombées négatives sur l'économie nationale, et la capacité de l'Etat à honorer ses engagements, dans une allusion au défaut de paiement des eurobonds que le Liban a déclaré en mars 2020, pour la première fois de son histoire moderne. Il a ajouté que le Liban subit "un blocus économique et commercial provoqué tant par la guerre en Syrie, le Covid-19, l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth que par les mesures prises dernièrement par plusieurs pays du Golfe".

La crise avec les pays du Golfe a éclaté à la suite de la récente diffusion de propos tenus en août dernier, avant sa nomination au gouvernement, par le ministre de l'Information, Georges Cordahi, qui avait critiqué le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre du Yémen et pris fait et cause pour les rebelles houthis soutenus par l'Iran. A ce sujet, M. Aoun a affirmé que "les efforts visant à débloquer la crise se poursuivent à plusieurs niveaux", alors que M. Cordahi s'accroche à son poste et que le Premier ministre, Nagib Mikati, mène des contacts tous azimuts, notamment avec les dirigeants occidentaux, notamment le président français, Emmanuel Macron, et les monarchies du Golfe pour désamorcer la crise.

En dépit du fait que le gouvernement est paralysé depuis trois semaines par de profondes divergences sur l'enquête du drame au port de Beyrouth, M. Aoun a affirmé que l'équipe Mikati continue de préparer les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), relancées il y a près d'un mois, pour sortir le pays du marasme économique. Il a fait valoir, en outre, que l'enquête sur le port se poursuivra "jusqu'à ce que vérité soit faite".

Les projets financés par l'UE
De son côté, Mme Santos a déclaré que la visite de deux jours de la délégation européenne à Beyrouth visait à renouveler le soutien de l'Union européenne (UE) au Liban, insistant sur l'importance de l'organisation des législatives.

S'exprimant à l'issue de la réunion, l'eurodéputée a indiqué que la délégation qu'elle dirige rencontrera des responsables politiques et des représentants de la société civile, ainsi que des responsables de projets financés par l'UE. "Ce sera l'occasion de nous assurer que les fonds dédiés à ces projets sont bien dépensés", a-t-elle précisé.

"Nous sommes au Liban pour nous faire une idée de la crise économique, et pour évoquer les préparatifs des négociations avec le FMI, qui sont urgentes", a ajouté la parlementaire. "Nous attendons que le gouvernement passe à l'action et se montre plus efficace, en vue de lancer les réformes dont le pays a besoin", a encore dit Mme Santos. 


Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé, mardi, que les élections législatives, prévues le 27 mars 2022, se tiendront "à temps, au printemps'', et conformément à la Constitution. Cette déclaration intervient alors qu'un bras de fer oppose le camp du chef de l'Etat à celui du président de la Chambre, Nabih Berry, sur la tenue même du scrutin, et que le Courant patriotique libre...