En visite officielle au Liban cette semaine, le directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI), Mahmoud Mohieddine, a jugé que sa tournée auprès de plusieurs responsables libanais était « réussie » et que de « bons résultats » avaient été atteints. Une déclaration rassurante qui survient à un moment où le Liban s’apprête à relancer ses discussions avec l’organisation dans l’optique de décrocher une assistance financière pour espérer sortir de la crise.
S’exprimant à l’issue d’une réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, dernière étape avant la conclusion de sa visite, le haut responsable de l’organisation a rencontré en trois jours le président Michel Aoun, celui du Parlement, Nabih Berry, le Premier ministre, Nagib Mikati, ou encore les ministres des Finances, Youssef Khalil, et de l’Économie, Amine Salam.
Il s’est également réuni mercredi avec le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, en présence du vice-président du Conseil des ministres Saadé Chami, et le président de la commission parlementaire des Finances, Ibrahim Kanaan.
« Piliers » des discussions
Selon Mahmoud Mohieddine, les réunions avec les différents responsables ont porté sur les « piliers » des discussions à venir entre le pays et le FMI – à savoir l’assainissement des finances publiques, l’unification du taux de change, l’amélioration de la gouvernance et la restructuration du secteur financier. Il a également abordé avec ses interlocuteurs la question des négociations qui doivent se tenir entre l’exécutif libanais et la BDL, au sujet cette fois du calcul des pertes et de l’approche pour les assumer. Un dossier sur lequel les désaccords entre les deux camps avaient tourné à la bataille rangée, poussant au passage deux membres de l’équipe de négociateurs désignée par le Liban à démissionner – l’expert financier Henri Chaoul puis l’ex-directeur du ministère des Finances Alain Bifani. Cette situation avait finalement convaincu le FMI de suspendre ce premier round de discussions entamé deux mois plus tôt à la demande du Liban.
Mahmoud Mohieddine a estimé que les choses pourraient cette fois aller dans le bon sens, dans le cas où un premier « cadre » pour le début des négociations à proprement parler était mis en place « dans les prochaines semaines » pour être présenté au Conseil d’administration du FMI.
En crise depuis deux ans et en défaut de paiement partiel sur sa dette publique depuis mars 2020, le Liban a approché cette même année le FMI afin de lancer les démarches permettant d’aboutir sur le déblocage d’une assistance financière conditionnées à la mise en œuvre de réformes.
Après avoir été interrompu en juillet, le processus a été relancé par le gouvernement de Nagib Mikati formé le 10 septembre dernier, soit 13 mois après la démission de celui de Hassane Diab, qui avait approché le Fonds.
Au début de leur visite, Mahmoud Mohieddine et le directeur de la région du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, Jihad Azour, ont tous deux confirmé la reprise des contacts entre le Liban et l’organisation en vue de démarrer les discussions. L’information avait déjà été annoncée par le ministère libanais des Finances le 4 octobre dernier tandis que l’équipe de négociateurs du pays du Cèdre devant prendre part à ces discussions avait, elle, été formée fin septembre.