Nouvelle augmentation des prix du gaz et du mazout

De nouveaux tarifs pour le bidon de 20 litres de mazout (diesel) et la bonbonne de gaz domestique ont été publiés lundi en fin de soirée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, alors qu'ils avaient été mis à jour vendredi dernier : Le mazout a ainsi augmenté en quelques jours de 9%, passant de 207.900 livres à 226.600 livres, tandis que le gaz a connu une hausse de 8%, soit 193.600 livres contre 178.800 livres trois jours auparavant.

La livraison de bonbonnes de gaz domestique est à l’arrêt depuis vendredi, les distributeurs ayant accusé samedi la Banque du Liban (BDL) de les avoir pris de court en supprimant les subventions, ce qui a provoqué, selon eux, des pertes pour le secteur. Le président du syndicat des employés et distributeurs de gaz au Liban, Farid Zeynoun, avait appelé le ministère de l’Énergie, la BDL et les sociétés d’approvisionnement à  ''résoudre rapidement ce problème pour rétablir la distribution''.

Suite à la publication des nouveaux tarifs, le président du syndicat des propriétaires d’usines de remplissage de gaz domestique, Antoine Yammine, est revenu à la charge mardi, appelant une nouvelle fois le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, à établir une nouvelle grille, les prix ne correspondant pas, selon lui, aux dépenses du secteur. Selon lui, le tarif du ministère ne prend pas en compte le taux dollar/livre libanaise sur le marché parallèle, qui oscille autour des 19 500 livres pour un dollar.

Les nouveaux prix reflètent la politique de suppression progressive des subventions sur les carburants observée par le ministère de l’Énergie. La BDL subventionnait les importations de carburant depuis octobre 2019, officiellement pour faire face à la dépréciation de la monnaie nationale. Ces mécanismes, dont bénéficiaient également les importations de médicaments ou de matériel médical, ont presque tous été levés pour freiner, entre autres, la forte baisse des réserves en devises de la Banque centrale.

Normalement publiée chaque semaine, la grille tarifaire des carburants, y compris celle de l’essence à 95 et 98 octane, avait pris du retard la semaine dernière et n’avait été annoncée que vendredi. Ce retard est en rapport, en principe, avec le fait que le ministre de l’Énergie était en déplacement en Égypte puis en Jordanie, dans le cadre de l’initiative américaine visant à combler une partie du déficit de production d’électricité du Liban avec l’aide de ses voisins.

En conséquence, de nombreuses stations-service avaient fermé dans l’attente des nouveaux prix, tandis que de longues files d’attente s’étaient de nouveau formées près des stations encore ouvertes. Cette situation avait été dénoncée par le ministre qui, à son retour au Liban, a appelé la Direction de la protection des consommateurs rattachée au ministère de l’Économie et les forces de sécurité à identifier et contraindre les contrevenants à rouvrir.