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Économie - Carburant

Les nouveaux prix devraient être publiés aujourd’hui

Les nouveaux prix devraient être publiés aujourd’hui

Des voitures attendant de faire le plein d’essence à Zalka, au nord de Beyrouth, le 20 août 2021. Mohamed Azakir/Reuters

Les automobilistes ont à nouveau été confrontés hier à des stations-service fermées et des files d’attente aux abords de celles encore ouvertes, alors que la pénurie de carburant semblait pourtant se résoudre ces deux dernières semaines en raison de la levée presque totale des subventions sur l’importation de ce bien (avec une hausse considérable des tarifs en conséquence).

Le représentant des distributeurs de carburant au Liban, Fadi Abou Chacra, a affirmé hier à l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) que les sociétés importatrices n’avaient pas distribué d’essence aux stations hier matin dans l’attente de la nouvelle tarification qui n’a pas été publiée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau comme chaque mercredi.

Un retard qui est simplement lié au fait que le ministre concerné, Walid Fayad, qui doit approuver et signer la grille des nouveaux tarifs, est en voyage officiel en Jordanie pour le suivi du projet d’importation de gaz et d’électricité vers le Liban et ne devait rentrer qu’hier soir, selon le bureau du ministère concerné. Sauf surprise, la nouvelle grille est donc attendue pour ce matin.

Il reste que l’impact « négatif sur les stations et donc sur les citoyens » de ce retard ne s’est pas fait attendre sur le terrain, a constaté Fadi Abou Chacra, appelant à une meilleure coopération entre les propriétaires des stations, les distributeurs et le ministère. Sur l’autoroute côtière reliant Beyrouth à Jounieh, la majorité des stations étaient en effet fermées, tandis que les seules encore ouvertes étaient bondées, dans des proportions cependant bien inférieures à ce que les automobilistes ont vécu tout au long de l’été.

Hier matin également, le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service au Liban, Georges Brax, a indiqué qu’une hausse des prix de l’essence était attendue, non seulement en raison de la baisse de la livre libanaise sur le marché parallèle, qui s’échangeait hier autour de 18 000 livres le dollar, mais aussi de la hausse du pétrole sur le marché mondial.

De plus, les nouveaux prix devraient refléter la politique de suppression progressive des subventions sur l’essence observée par le ministère de l’Énergie, a indiqué Georges Brax à plusieurs médias hier. Le syndicaliste a également souligné que les files d’attente devant les stations-service risquaient de reprendre si la Banque du Liban (BDL), qui continue en principe de vendre des dollars aux importateurs mais cette fois au prix du marché (un mécanisme qui a survécu aux subventions et qui est la dernière étape avant une libéralisation complète du marché), tardait encore à accorder de nouvelles autorisations pour l’ouverture de lignes de crédit pour son importation. « Les stocks actuels sont suffisants jusqu’au début de la semaine prochaine », a encore précisé Georges Brax. En fin de journée, Walid Fayad a fini par réagir dans un communiqué dans lequel il a notamment critiqué le fait que les stations-services avaient fermé.

La BDL a subventionné les importations de carburant, officiellement pour faire face à l’impact sur les prix en livres de la dépréciation de la monnaie nationale sur le marché parallèle. Ces mécanismes, dont bénéficiaient également les importations de médicaments ou de matériel médical, ont presque tous été levés depuis le printemps, pour freiner entre autres la baisse drastique des réserves de devises de la BDL. Leur maintien avait cependant encouragé des commerçants à receler des stocks de produits subventionnés pour les revendre après la levée des mécanismes. Une partie de ces produits a aussi été absorbée par la contrebande à destination de la Syrie.

Troisième navire iranien

Parallèlement, un troisième navire transportant du carburant iranien à destination du Liban est arrivé au large de Banias, en Syrie, où sa cargaison sera déchargée, a rapporté la plateforme de suivi TankerTrackers.com sur son compte Twitter. Ce tanker, baptisé Fortune, transporte du gasoil qui sera distribué par le Hezbollah, a précisé le site dans un bref communiqué. Comme c’était le cas pour les deux précédentes cargaisons, arrivées à partir de mi-septembre à Banyas, le carburant sera transporté par voie terrestre jusqu’au Liban, où il sera déversé dans les réservoirs des stations de la société al-Amana, affiliée au parti chiite, puis distribué.

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Le troisième chargement est arrivé à Banias alors que le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, était attendu hier soir à Beyrouth. L’arrivée du fioul iranien en toute illégalité avait provoqué une levée de boucliers du camp souverainiste au Liban et jeté le discrédit sur le nouveau gouvernement de Nagib Mikati. Ce dernier a intégré dans sa déclaration ministérielle un point sur la fermeture des passages frontaliers illégaux, alors que les camions-citernes transportant le fioul iranien au Liban transitent via ces passages.

Les automobilistes ont à nouveau été confrontés hier à des stations-service fermées et des files d’attente aux abords de celles encore ouvertes, alors que la pénurie de carburant semblait pourtant se résoudre ces deux dernières semaines en raison de la levée presque totale des subventions sur l’importation de ce bien (avec une hausse considérable des tarifs en conséquence).Le...

commentaires (2)

Qui sait, peut-etre qu’un jour le Hezbollah reclamera l’exclusivite de l’importation et de la vente du carburant. Avec les ‘’gouvernants’’ honnetes et valeureux que nous avons, ses desirs seront des ordres !

Goraieb Nada

07 h 12, le 07 octobre 2021

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Commentaires (2)

  • Qui sait, peut-etre qu’un jour le Hezbollah reclamera l’exclusivite de l’importation et de la vente du carburant. Avec les ‘’gouvernants’’ honnetes et valeureux que nous avons, ses desirs seront des ordres !

    Goraieb Nada

    07 h 12, le 07 octobre 2021

  • Ainsi, les distributeurs de carburants reconnaissent tranquillement et en tpite franchise qu'ils attendent que les prix aient augmenté pour mettre l'essence sur le marché! Nous le savions déjà, mais merci de le dire clairement! Par ailleurs, avec une prochaine arrivée de mazout iranien, Mikati va-t-il se dire encore "attristé" de voir la légalité une nouvelle fois bafouée par les contrebandiers du Hezbollah, ou va-t-il tout de même réagor?

    Yves Prevost

    07 h 07, le 07 octobre 2021

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