Les assurances du président de la Chambre des députés quant à la tenue des élections législatives, en réponse aux tentatives de certains de les torpiller dès à présent par peur de la déroute qui les attend, mettent les différents partis et la thaoura face à leurs responsabilités. Concernant cette dernière, il convient de s’interroger sur son futur impact lors des prochaines élections alors que les analystes lui prédisent une dizaine de députés au mieux. Le problème qui se pose à elle, et que nous avons soulevé par le passé, est qu’elle est toujours émiettée, composée de courants disparates et opposés qui ne coordonnent pas leurs efforts en vue de l’échéance prochaine, en dépit des tentatives louables de quelques bons samaritains. Bien qu'elle ait enregistré un franc succès aux élections de l’Ordre des ingénieurs, elle n’a toujours pas de programme unifié, ni de candidats affichés capables de convaincre les électeurs. Quoique nécessaire pour accompagner le changement espéré, la thaoura cherche encore ses marques, deux ans après le 17 octobre, alors qu’elle aurait dû se positionner à l’avant-garde de la campagne électorale. Elle aurait pu tirer des leçons de l’aventure des Gilets jaunes en France qui, après avoir secoué la République, ont échoué aux élections européennes…
En dépit de ce retard regrettable, elle peut encore se ressaisir. Les motifs de mécontentement sont de plus en plus nombreux et la population exsangue est échaudée. Il appartiendra à la révolution de se structurer dans les plus brefs délais, de choisir des personnes compétentes aux quatre coins du Liban pour la représenter dignement sur des listes unifiées, et d’élaborer un programme commun, inspiré de celui de la Charte de salut national et susceptible de répondre aux aspirations du peuple...
La révolution est une chose trop importante. Elle doit être poursuivie par des personnes motivées, compétentes et prêtes à faire équipe. Nous avons besoin de sang neuf. Ne le gaspillons pas.
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