Le Drian appelle à organiser des "législatives indépendantes et transparentes"

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé le gouvernement libanais samedi à organiser des "législatives indépendantes et transparentes", insistant sur le rôle du nouveau cabinet dans le "redressement" du pays.

Interrogé par la chaîne al-Arabiya, le chef de la diplomatie française, qui se trouve actuellement aux Emirats arabes unis, a estimé que "la formation du gouvernement au Liban est une étape importante pour le redressement du pays". Il a espéré que le cabinet de Nagib Mikati se mette "sans tarder au travail" et que sa principale préoccupation soit de "défendre les intérêts du peuple libanais, durement frappé par les crises". M. Le Drian a ajouté que les priorités de l'équipe ministérielle "sont connues", citant notamment la relance des "services publics de base", comme l'approvisionnement en électricité, et les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). "Nous jurerons la performance du cabinet sur base de ses actes", a ajouté le ministre français, qui a souligné la nécessité que le cabinet "organise des législatives indépendantes et transparentes". "La France est prête à agir pour soutenir" le Liban dans l'organisation de ce scrutin, a-t-il assuré. 

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Un nouveau gouvernement a été formé le 10 septembre dernier après 13 mois de blocage, alors que le pays poursuit son effondrement socio-économique et financier depuis plus de deux ans et que la France s’est pleinement impliquée dans les efforts visant à le faire sortir de ses crises multiformes. Le président Emmanuel Macron s’était notamment entretenu, le 5 septembre, avec le président iranien Ibrahim Raïssi, qui lui avait assuré que Téhéran n'épargnerait "aucun effort" pour aider à la formation d'un gouvernement, alors que le Hezbollah pro-iranien et son allié, le camp du chef de l'État Michel Aoun, étaient accusés d'entraver la mise en place d'un cabinet. La nouvelle équipe ministérielle a été constituée quelques jours plus tard.

Le cabinet de Nagib Mikati est appelé à organiser les élections législatives, prévues au printemps 2022 et perçues par une large partie des Libanais comme un premier tremplin vers le changement auquel ils aspirent, dans un contexte où une tranche de la population accuse les dirigeants d'incompétence et de corruption.

Le dossier libanais avait été évoqué jeudi soir lors d'un entretien téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salmane. Perçu comme le parrain du processus politique qui a mené à la formation de l'équipe Mikati, le chef de l'Elysée avait reçu le Premier ministre le 24 septembre à Paris. Il lui avait alors rappelé les engagements pris en matière de réformes et d'élections législatives.