Dès le matin à 6h, quelques dizaines de proches des victimes de la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth se sont rassemblées devant la caserne des pompiers située à près du port, dans le quartier de la Quarantaine, avant d'aller devant l'entrée numéro 9 du port. Ils sont venus réclamer justice, alors que l'enquête piétine face aux ingérences politiques, plusieurs responsables étant poursuivis par le juge en charge des investigations, Tarek Bitar. Les protestataires réclament notamment que l'ex-commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, objet de poursuites, se présente devant le juge, une démarche que jusque-là il a refusé d'entreprendre. Celui-ci s'est présenté devant le magistrat peu avant 10h, ce qui a poussé les familles à lever leur sit-in juste après.
منذ السادسة صباحا. اهالي ضحايا #انفجار_مرفأ_بيروت امام فوج الاطفاء وبوابات المرفأ متوعدين بالتصعيد في حال لم يمثل قائد الجيش السابق جان قهوجي امام القاضي طارق البيطار..
— Salman Andary (@salmanonline) September 13, 2021
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"Nous refusons les tentatives du pouvoir d'entraver l'enquête. Elles sont devenues flagrantes, notamment à travers des tentatives juridiques mensongères", a dénoncé Ibrahim Hoteit, frère de l'une des victimes et porte-parole des familles, dans des déclarations à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Notre mobilisation contre le pouvoir ira crescendo", a-t-il prévenu. "Les coupables seront punis et les innocents relâchés", a encore affirmé le porte-parole, qui affiche son soutien au juge Bitar.
La double explosion au port de Beyrouth avait provoqué la mort d'au moins 214 personnes, dont plusieurs pompiers, et fait des milliers de blessés, en plus de la destruction de nombreux quartiers de la capitale. Le juge Tarek Bitar, avait demandé début juillet la levée de l’immunité de plusieurs responsables politiques et sécuritaires en vue de les inculper pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements" à leurs responsabilités. Depuis, les immunités n'ont pas été levées en raison des pressions politiques, et la procédure traîne en longueur. Plus d'un an après le drame, l'enquête locale n'a pas donné de résultats. En effet, de nombreux responsables poursuivis par le juge Bitar refusent toujours de comparaître, et les diverses composantes de la classe dirigeante, qui avaient rejeté une enquête internationale, sont accusées de tout faire pour torpiller l'investigation.
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