Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Iran

Vote de confiance au Parlement pour le gouvernement Raïssi

Le président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran. Photo AFP/Atta Kenare

Le Parlement iranien achève mercredi le débat sur le cabinet du nouveau président, Ebrahim Raïssi, avant un vote de confiance attendu dans l'après-midi et devant permettre au nouvel exécutif conservateur d'entrer en fonctions.

Entamée samedi, l'audition des ministres présentés par M. Raïssi se poursuivait en début d'après-midi au Madjles ("Assemblée" en persan), où le président est attendu pour un nouveau discours devant les députés. Dans une République islamique d'Iran où le vrai pouvoir est aux mains du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, en poste depuis 1989, M. Raïssi hérite d'une situation difficile.

L'Iran est asphyxié financièrement par les sanctions rétablies par Washington à la suite de la décision prise en 2018 par l'ex-président américain Donald Trump de sortir de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne. Le pays de 83 millions d'habitants est frappé par une violente crise économique et sociale amplifiée par la pandémie de coronavirus, l'Iran peinant à endiguer une cinquième vague de contaminations, beaucoup plus violente que les quatre premières. Un nouveau record de mortalité due au virus a été atteint mardi avec le décès de 709 malades en 24 heures, selon les chiffres officiels.

Ultraconservateur, M. Raïssi a remporté l'élection du 18 juin marquée par une abstention record et l'absence de véritables concurrents en face de lui. Il succède au modéré Hassan Rohani, architecte d'une politique d'ouverture à l'Occident torpillée par les efforts conjugués du gouvernement Trump et d'une grande partie du camp conservateur iranien.

"Intérêts nationaux" 

Le nouveau président a été investi par le Parlement début août, mais c'est le gouvernement sortant qui gère les affaires courantes jusqu'à ce que le cabinet soit approuvé par le Madjles. Le vote de confiance à l'équipe ministérielle, très conservatrice et composée uniquement d'hommes, doit donc permettre à M. Raïssi de commencer à imprimer sa marque. Le président a annoncé samedi que la lutte contre le virus serait la première priorité du gouvernement, juste devant le redressement de l'économie.

A l'étranger, Occidentaux, Russes et Chinois guetteront tout signe de la volonté de l'Iran de reprendre les discussions entamées en avril pour tenter de sauver l'accord de Vienne. Les parties étaient convenues fin juin de se retrouver pour un nouveau cycle de pourparlers, mais celui-ci se fait toujours attendre.

Dans la foulée de son élection, M. Raïssi avait déclaré le 20 juin qu'il n'autoriserait pas des "négociations pour le plaisir de négocier" sur le dossier nucléaire. Mais "toutes négociations garantissant les intérêts nationaux de l'Iran seront certainement soutenues", avait-t-il ajouté.

L'accord de Vienne offre à l'Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique, et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU. Les négociations en cours à Vienne visent à réintégrer les Etats-Unis à l'accord. Lorsque les parties se sont séparées en juin, l'idée était d'obtenir un allègement des sanctions américaines en échange du retour de Téhéran à une application stricte du pacte.

En riposte au retrait américain et aux sanctions, l'Iran a en effet abandonné la plupart des garde-fous à ses activités nucléaires qu'il avait acceptés dans l'accord. Toujours sur le plan diplomatique, une des premières décisions attendant le nouveau gouvernement portera sur le niveau de représentation de l'Iran au sommet devant avoir lieu samedi à Bagdad en vue de désamorcer les tensions régionales et auquel l'Irak dit avoir invité M. Raïssi lui-même.

A côté des ministres, qui doivent recevoir l'onction du Parlement, le cabinet est composé d'un certain nombre de vice-présidents n'ayant pas à répondre devant les députés et dont la liste complète n'est pas encore connue. La présidence a annoncé mercredi avoir nommé comme vice-président chargé des Affaires économiques le général de division, Mohsen Rezaï, ancien chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et candidat malheureux à la présidentielle de juin.

Le Parlement iranien achève mercredi le débat sur le cabinet du nouveau président, Ebrahim Raïssi, avant un vote de confiance attendu dans l'après-midi et devant permettre au nouvel exécutif conservateur d'entrer en fonctions.Entamée samedi, l'audition des ministres présentés par M. Raïssi se poursuivait en début d'après-midi au Madjles ("Assemblée" en persan), où le président est...