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Politique - Décryptage

Entre Aoun et Mikati, la tendance reste à l’optimisme

Dans trois jours, cela fera un mois que Nagib Mikati a été désigné pour former le gouvernement. Jusqu’à présent, ses proches et ceux de Baabda continuent à parler d’éléments positifs. Pourtant, les citoyens qui ploient sous le poids des crises à répétition n’ont pas commencé à en sentir les effets. Où en est donc exactement ce processus ?

Selon des sources concordantes proches de Baabda et du Premier ministre désigné, les deux hommes sont réellement décidés à former un nouveau gouvernement. Ce qui constitue déjà un progrès par rapport à la période de neuf mois au cours de laquelle Saad Hariri était en charge de cette mission.

Ensuite, le climat international est désormais favorable à la mise en place d’un cabinet. Si, depuis la démission du gouvernement de Hassane Diab le 10 août 2020, les Français poussaient réellement vers un nouveau gouvernement, les Américains eux jouaient un double jeu, tantôt imposant des sanctions à des personnalités influentes pour entraver le processus, tantôt exigeant l’exclusion du Hezbollah. Or, depuis l’annonce jeudi dernier par le secrétaire général du parti chiite de l’arrivée prochaine du premier bateau chargé de mazout iranien à destination du Liban, l’attitude des Américains aurait changé. L’ambassadrice à Beyrouth a informé le même jour le chef de l’État de la décision de son administration de permettre l’arrivée de gaz égyptien au Liban via la Jordanie et la Syrie. L’ambassadrice a eu beau expliquer que le processus avait commencé depuis quelque temps déjà, pour la plupart des Libanais, il ne peut pas s’agir d’un simple hasard. En tout cas, les milieux diplomatiques informés estiment que la communauté internationale, États-Unis en tête, veulent que le Liban soit doté rapidement d’un nouveau gouvernement car la situation y est devenue intenable et que cela risquait de favoriser le Hezbollah qui est aujourd’hui le seul à proposer des solutions concrètes.

Cet exposé montre que les tiraillements dans le processus de formation d’un nouveau gouvernement sont locales. Mais cela ne veut pas pour autant dire que les tractations sont plus faciles.

Un rapide survol de la situation interne s’impose.

Tout en affirmant son appui au Premier ministre désigné, le chef du courant du Futur ne souhaite pas vraiment qu’il réussisse là où lui-même a échoué. Il suit donc de près le processus pour veiller à ce qu’il qualifie des « droits de la communauté sunnite » soient respectés, surtout qu’il n’a pas encore oublié comment le camp du 8 Mars avait poussé le gouvernement qu’il présidait en 2010 à démissionner alors qu’il se trouvait lui-même à la Maison-Blanche à Washington, et comment Nagib Mikati l’avait remplacé. Pour ces raisons, Saad Hariri mettrait la pression sur le Premier ministre désigné et pourrait même chercher à entraver sa mission.

De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a un conflit de plus en plus aigu avec le président de la République Michel Aoun. Mais si cet antagonisme ne va pas jusqu’à bloquer la formation du gouvernement, il le pousse certainement à poser des conditions notamment dans le choix des portefeuilles et des ministres chiites.

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Le chef druze Walid Joumblatt a, lui, une attitude conciliante, se contentant de réclamer un portefeuille consistant pour son groupe parlementaire. Il devrait obtenir celui de l’Éducation. Les Marada, qui sont les alliés politiques de Nagib Mikati, veulent eux aussi deux portefeuilles importants. Ils exigeaient par exemple l’Énergie, ils obtiendront probablement les Télécommunications.

De leur côté, les Forces libanaises se veulent en dehors de tout le processus pour se consacrer aux prochaines élections législatives. Quant aux autres partis, comme le Parti syrien national social (PSNS), le Parti démocratique libanais de Talal Arslane et le Tachnag, ils sont prévus dans la distribution des portefeuilles, sans exigence particulière.

Reste le Hezbollah, dont le chef vient de réaffirmer son attachement à la formation du gouvernement et son intention de chercher à arrondir les angles lorsqu’il le peut avec les différents protagonistes.

Ces précisions montrent qu’en dépit des embûches posées par certaines parties, le vrai problème réside entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné.

Il est vrai que l’approche de Nagib Mikati est totalement différente de celle de Saad Hariri et qu’il fait preuve de souplesse, mais selon ses proches, il est aussi un négociateur redoutable.

Face à la volonté de Michel Aoun de doter le pays pour la dernière année de son mandat d’un gouvernement qui travaillerait sérieusement en tant qu’équipe homogène, ce qui pourrait lui permettre de présenter un meilleur bilan aux Libanais, il y a la détermination de Nagib Mikati à présider un gouvernement qui contribuerait aussi à renforcer sa crédibilité sur la scène nationale et sunnite, en se présentant comme celui qui a initié la sortie de crise et sauvé le pays de l’effondrement total. Les deux volontés ne seraient pas contradictoires, si la confiance était totale entre les deux hommes. Mais les expériences précédentes leur ont appris à être méfiants, à un moment où toute erreur pourrait être coûteuse, non seulement pour eux mais aussi pour tout le pays. Aux dernières nouvelles, les deux responsables se seraient entendus sur la plupart des noms et des portefeuilles, sauf ceux de la Justice et de l’Énergie. En principe, ils devraient être choisis en accord, mais chacun soupçonne l’autre de vouloir augmenter à travers ces deux portefeuilles son influence au sein du gouvernement pour pouvoir y imposer ses décisions. Pour les Libanais cela peut paraître un détail futile, mais pour les deux responsables, il s’agit d’un enjeu crucial, surtout que la situation du pays est grave et qu’entre le processus de redressement et la chute, il y a un fil... ou un portefeuille. Malgré tout, les pronostics positifs restent privilégiés.

Dans trois jours, cela fera un mois que Nagib Mikati a été désigné pour former le gouvernement. Jusqu’à présent, ses proches et ceux de Baabda continuent à parler d’éléments positifs. Pourtant, les citoyens qui ploient sous le poids des crises à répétition n’ont pas commencé à en sentir les effets. Où en est donc exactement ce processus ? Selon des sources concordantes...

commentaires (6)

Les ministres qui ont le plus gâché et peut-être volé insistent pour reprendre leur ministères pour camoufler leurs gâchis. Qu‘on le leur accorde pour qu‘on en finisse et que le peuple recommence à respirer.

Khazzaka May

22 h 23, le 23 août 2021

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Commentaires (6)

  • Les ministres qui ont le plus gâché et peut-être volé insistent pour reprendre leur ministères pour camoufler leurs gâchis. Qu‘on le leur accorde pour qu‘on en finisse et que le peuple recommence à respirer.

    Khazzaka May

    22 h 23, le 23 août 2021

  • Article mensonger

    Lecteur excédé par la censure

    13 h 52, le 23 août 2021

  • La difference pour l’Energie et la Justice, c’est que le president part de 8 portefeuilles et le PM de 6. Ce sacré tiers de blocage qui ne dit pas son nom. Impardonable.

    Akote De Laplak

    11 h 17, le 23 août 2021

  • Ni Aoun ni Mikati, quand le hezbollah voudra d’un gouvernement on l’aura. Malheureusement le Liban est tombé aussi bas.

    Goraieb Nada

    07 h 36, le 23 août 2021

  • Michel Fugain: "Qui c'est qui est très gentil, Les gentils Qui c'est qui est très méchant, ‎Les méchants" Scarlett Fugain: "Qui c'est qui est très gentil, les Moumanaiistes Qui c'est qui est très méchant Les ‎Hariristes....

    Wlek Sanferlou

    03 h 11, le 23 août 2021

  • LES CYCLOPES VOIENT D,UN SEUL OEIL. ILS DIVAGUENT COMME C,EST LEUR NATURE. ILS SONT NES CYCLOPES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 17, le 23 août 2021

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