Le leader druze Walid Joumblatt a rejeté mardi les appels à une démission du président libanais, Michel Aoun, lancés notamment ces derniers jours par l'ex-Premier ministre Saad Hariri suite à l'explosion meurtrière d'une citerne d'essence dans le Akkar, appelant à ce que cette tragédie "pousse à accélérer" la formation du nouveau gouvernement.
Dans un entretien au quotidien libanais al-Joumhouria, M. Joumblatt s'est désolidarisé de l'appel de M. Hariri, affirmant "ne pas comprendre le lien" fait par ce dernier entre l'explosion de Tleil et une démission du président Aoun. "Il ne faut pas perdre le nord, les véritables ennemis sont les propriétaires de sociétés de pétrole et les importateurs qui stockent illégalement des millions de litres de carburant", a-t-il ajouté, estimant que les quantités d'essence ayant explosé dans le Akkar ne représentent "qu'une petite proportion de tout ce qui est caché dans de nombreux autres endroits". "Il faut que la tragédie du Akkar pousse à accélérer la formation du cabinet, loin de tout calcul étroit", a-t-il déclaré, soulignant que sa formation ne tient pas à obtenir un portefeuille spécifique.
Peu après l'explosion de dimanche à l'aube, Saad Hariri en avait fait assumer la responsabilité au chef de l'Etat et appelé à sa démission, ce qui avait relancé une vive polémique entre sa formation et le Courant patriotique libre (CPL) fondé par Michel Aoun. Tous les responsables du pays "à commencer par le président de la République jusqu’à la dernière personne responsable de cette négligence, devraient démissionner", avait twitté M. Hariri avant de poster, quelques heures plus tard, des photos de l'explosion du Akkar et de la déflagration du 4 août 2020 au port de Beyrouth, avec, pour légende : "4 août + 15 août = le mandat de l’enfer", en allusion à des propos que le chef de l’État avait tenus il y a plusieurs mois et selon lesquels c’est l’enfer qui attend les Libanais si un gouvernement n’est pas formé rapidement.
Selon certains médias, les attaques de M. Hariri contre le chef de l'Etat auraient provoqué des tensions avec le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, qui doit former le futur cabinet, attendu depuis plus d'un an, avec le président Aoun, et ralenti sa mission. Le bureau de presse de M. Mikati a toutefois démenti cette lecture des faits, assurant que ses relations avec les anciens présidents du Conseil Saad Hariri, Fouad Siniora et Tammam Salam étaient "solides" et que ceux-ci "soutiennent ses efforts pour former le cabinet". Le chef du courant du Futur a été dans le sens de cette mise au point du Premier ministre désigné, insistant sur la solidité de leur relation.
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Tous ces mafieux parlent pour donner l'impression qu'ils font quelque chose. Des slogans vides sans suite tangible. Tous méritent la potence
Saleh Tassabehji / AQI
10 h 34, le 18 août 2021