Dans son premier rapport sur les explosions au port de Beyrouth, la Commission nationale des droits de l’Homme dénonce « une négligence et un échec dans la préservation des droits » des personnes sinistrées, y compris « le droit à la vie, la santé, l’alimentation, l’habitat, l’éducation et le droit de vivre dans un environnement sain et sûr ».
Selon ce rapport, présenté hier lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Le Gabriel à Achrafieh, la réponse à l’explosion a été « chaotique et souvent inefficace », en raison de l’absence d’une « stratégie ». Elle a ainsi mis en exergue le besoin accru de la mise en place d’une commission de coordination du travail des institutions de l’État.Selon le rapport, les personnes âgées ont eu du mal à avoir accès à l’aide humanitaire et n’ont pas toutes bénéficié des soins de santé. Idem pour les enfants qui n’ont pas tous eu accès à l’aide psychologique. Quant aux ouvriers étrangers, ils ont été victimes de discrimination lorsqu’il s’agissait de leur offrir des aides humanitaires. Les réfugiés ont également souffert de marginalisation, « certaines ONG ayant refusé de leur venir en aide, sous prétexte qu’ils sont pris en charge par des organisations internationales ». La commission insiste en outre sur la nécessité de lutter contre la violence basée sur le genre « qui a un impact sur les femmes et les filles », comme sur « les familles et les sociétés ». Elle souligne dans ce cadre que la pression supplémentaire exercée en temps de crise sur la communauté LGBTQ exacerbe l’homophobie, ce qui pourrait priver les membres de cette communauté de l’aide nécessaire.La commission souligne enfin la nécessité d’accorder aux personnes qui se sont retrouvées avec un handicap le même statut que celui des handicapés de l’armée, ce qui leur permet d’obtenir des indemnités. Et de conclure en insistant sur l’importance d’une enquête judiciaire transparente et en appelant à préserver l’indépendance de la justice pour aboutir à la vérité.
commentaires (1)
"la réponse à l’explosion a été « chaotique et souvent inefficace »". Oh le bel euphémisme!
Yves Prevost
07 h 28, le 30 juillet 2021