Le ministre libanais sortant de la Santé Hamad Hassan, a mis en garde mardi contre des mesures judiciaires et des sanctions qui pourraient être prises à l'encontre des pharmacies en grève depuis le 16 juillet, alors que le Liban, en plein effondrement socio-économique, connaît de graves pénuries de médicaments.
"A partir de demain, je parlerai sur un autre ton", a averti Hamad Hassan à l'issue d'une réunion avec l'Association des propriétaires de pharmacies dont les membres sont en grève. "Ce n'est pas une menace, mais une insistance sur le respect de la loi", a-t-il souligné. "Le pouvoir judiciaire pourrait considérer cette grève comme un crime financier pénal, une non-assistance aux patients, et une volonté de conserver les stocks de médicaments", a prévenu le ministre sortant.
Hamad Hassan a affirmé que le ministère est prêt à collaborer avec le syndicat des pharmacies et l'Association des propriétaires de pharmacies afin de trouver un "compromis" au sujet des droits sur les ventes. "La situation ne peut pas être ramenée à ce qu'elle était en 24 heures", a toutefois estimé le ministre, précisant que le ministère "a besoin de temps pour que le marché se stabilise", au moment où le taux de la livre est extrêmement volatile face au dollar sur le marché parallèle.
L'Association des propriétaires de pharmacies avait repris sa grève une troisième fois à partir du 16 juillet et ce jusqu'à ce que le ministère de la Santé approuve la liste des médicaments qui continueront à être subventionnés par la Banque du Liban et qu'il assure la protection des officines prises d'assaut par des clients excédés. Les pharmaciens dénoncent la pénurie chronique des médicaments et les attaques auxquelles font face certains membres de leur profession. Il y a plus d'une semaine, Hamad Hassan avait annoncé la levée d'une partie des subventions sur les médicaments, l'État n'étant plus capable de maintenir ce mécanisme instauré avec le début de la crise en 2019. Les tarifs des médicaments ont ainsi été revus à la hausse. Mais beaucoup de pharmacies ont cependant maintenu leur grève à travers le territoire.
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