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Politique - Gouvernement

Nagib Mikati assuré d’une majorité pour être désigné aujourd’hui

Le député de Tripoli s’engage sur une voie minée, mais avec une feuille de route bien précise.

Nagib Mikati assuré d’une majorité pour être désigné aujourd’hui

Fouad Siniora a donné lecture du communiqué par lequel le groupe des anciens Premiers ministres a appuyé la désignation de Nagib Mikati pour former un nouveau gouvernement. Photo Dalati et Nohra

À moins d’un rebondissement inattendu de dernière minute, c’est l’ancien Premier ministre Nagib Mikati qui devrait être désigné aujourd’hui par une majorité parlementaire, pour le moment étriquée, afin de former un nouveau gouvernement dont la mission principale est de lancer le chantier de réformes indispensable afin que le Liban puisse bénéficier d’une assistance internationale pour freiner sa descente aux enfers.

Il s’agit de la première étape d’un long chemin semé d’embûches pour un responsable sunnite appelé à croiser le fer avec la majorité au pouvoir avant de pouvoir former son équipe.

Fruit de concertations politiques qui se sont intensifiées au cours du week-end entre Aïn el-Tiné et la Maison du Centre et entre les principales forces politiques – qui devraient se prolonger jusqu’à ce matin –, le choix de Nagib Mikati s’est imposé officiellement à partir du moment où il a bénéficié d’une couverture sunnite. Le club des anciens chefs de gouvernement – dont il fait partie aux côtés de Saad Hariri, Fouad Siniora et Tammam Salam – a donné son feu vert pour sa désignation, suivi du groupe parlementaire du Futur.

Un peu plus tôt, le groupe du Parti socialiste progressiste s’était prononcé en faveur de la désignation de l’ancien Premier ministre, un choix qui « correspond à l’appel que nous avions lancé à un compromis pour la mise en place d’un gouvernement de salut, lequel reprendra à son compte l’initiative française dans la perspective de réformes, à travers des négociations avec le Fonds monétaire international », selon un communiqué au terme d’une réunion à Clemenceau en présence du leader druze Walid Joumblatt.

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Amal doit également désigner Nagib Mikati pour diriger la prochaine équipe gouvernementale, alors que le Hezbollah qui ne s’oppose pas à ce choix pourrait ne nommer personne, conformément à une politique qu’il suit depuis des années à ce niveau. Les Forces libanaises ne veulent pas non plus désigner de Premier ministre. La position du parti de Samir Geagea s’inscrit dans le prolongement de celle qu’il avait adoptée lors de la nomination de Saad Hariri. Les FL, qui se placent dans l’opposition, continuent de soutenir que la majorité au pouvoir n’est pas en mesure de mettre le Liban sur la voie d’un redressement, compte tenu de ses options politiques et des priorités qu’elle s’est fixées, indique-t-on de sources proches de ce parti, en accusant notamment le Courant patriotique libre de couvrir les armes du Hezbollah qu’il rend responsable du dysfonctionnement au sein de l’État et de mener une politique dont l’objectif principal est d’asseoir son pouvoir. C’est ce qui ressort d’ailleurs d’une interview télévisée hier de Pierre Bou Assi, député FL, qui a expliqué que la décision de son parti de « ne désigner aucune personnalité n’est pas liée à la personne des candidats, mais aux conditions politiques dans le pays et au fait que la majorité au pouvoir n’a pas l’intention d’assumer ses responsabilités à l’égard des Libanais ».

La méfiance du CPL

Du côté du CPL, la méfiance est de mise. Le parti présidé par Gebran Bassil ne veut pas non plus désigner le député de Tripoli, d’autant que c’est Nabih Berry qui a dégagé l’option Mikati, consécutivement à des concertations avec Saad Hariri, et que le parti fondé par le président Michel Aoun se considère toujours la cible d’une campagne menée par les deux pour affaiblir le régime.

De sources proches du CPL, on confirme que le groupe parlementaire ne compte pas désigner Nagib Mikati pour diriger la nouvelle équipe ministérielle. Son bureau politique l’avait d’ailleurs annoncé au terme de sa réunion samedi. Le groupe devait tenir une réunion virtuelle en soirée, voire ce matin, pour décider s’il va nommer l’ambassadeur Nawaf Salam, laisser à ses membres le choix de ne désigner personne ou de désigner le diplomate, selon les mêmes sources.

Le CPL mais aussi Nagib Mikati se préparent d’ores et déjà à la bataille dans laquelle ils devront s’engager, une fois l’étape de la désignation franchie, pour la formation d’une nouvelle équipe ministérielle, suivant la formule de compromis proposée par Nabih Berry à Saad Hariri et Michel Aoun, avant que le leader sunnite ne se récuse, le 15 juillet : un gouvernement de 24 ministres composé d’experts au sein duquel aucune partie ne détiendra la minorité de blocage.

Le communiqué dans lequel le club des anciens chefs de gouvernement a agréé la désignation de Nagib Mikati et les propos tenus la veille par le chef de l’État dans une interview accordée au quotidien al-Joumhouria augurent un bras de fer similaire à celui dans lequel Michel Aoun et Saad Hariri étaient engagés. Si le chef de l’État a ainsi expliqué au journal qu’il est prêt à « coopérer » avec M. Mikati, en faisant remarquer que ce dernier « sait arrondir les angles » et qu’il est « du genre à coopérer, à donner autant qu’il reçoit », les anciens chefs de gouvernement ont pris soin d’assortir leur soutien à la candidature du député du Tripoli d’une feuille de route contraignante en premier lieu pour ce dernier, et dont les grandes lignes s’inspirent de la démarche suivie neuf mois durant par Saad Hariri pour essayer de former son équipe.

D’emblée, les anciens Premiers ministres ont souligné que les « actes positifs attendus » doivent s’inspirer de l’initiative française en faveur du gouvernement et celle de Nabih Berry, pour favoriser la mise en place d’une nouvelle équipe ministérielle « composée d’experts indépendants et non partisans, qui ne seront pas sous l’emprise des forces et des partis politiques pour qu’ils ne soient pas poussés à la démission sous prétexte de minorité de blocage ou autre ».

Selon le texte dont lecture a été donnée par Fouad Siniora, solennellement entouré de Nagib Mikati, Saad Hariri et Tammam Salam, le nouveau gouvernement devrait « conduire le Liban à bon port sur base d’un certain nombre de bases », dont, en substance, le respect de l’accord de Taëf, de la Constitution et du système démocratique parlementaire, « loin des hérésies et des violations de la Loi fondamentale (…) notamment durant l’exercice des fonctions gouvernementales », la consécration de l’autonomie de décision libanaise et de la séparation des pouvoirs, le respect de la légalité arabe et internationale, la préservation des relations du Liban avec les pays arabes et le lancement des négociations avec le FMI ».

Si Nagib Mikati obtient demain la majorité parlementaire, il devra sans tarder entamer ses concertations pour la formation de son équipe. Selon la chaîne MTV qui cite ses proches, le député de Tripoli s’est donné jusqu’au 4 août pour mettre en place son gouvernement. Il n’a pas besoin de plus pour sonder les intentions de ses interlocuteurs politiques.

À moins d’un rebondissement inattendu de dernière minute, c’est l’ancien Premier ministre Nagib Mikati qui devrait être désigné aujourd’hui par une majorité parlementaire, pour le moment étriquée, afin de former un nouveau gouvernement dont la mission principale est de lancer le chantier de réformes indispensable afin que le Liban puisse bénéficier d’une assistance...

commentaires (5)

Quelle différence entre Mikati et Hariri ?

Esber

20 h 55, le 26 juillet 2021

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Commentaires (5)

  • Quelle différence entre Mikati et Hariri ?

    Esber

    20 h 55, le 26 juillet 2021

  • Majorité de qui de quoi? Des voleurs vendus qui décident de revenir à l’ancienne formule qui satisfera tout ce monde mafieux aux dépens des citoyens? Mais quelqu’un va enfin se réveiller et agir pour les balayer et les reléguer aux oubliettes ou on va les laisser agir et massacrer encore et encore le pays et le peuple jusqu’au point de non retour. EHO, Il y a quelqu’un? Vous êtes en train d’assister à une mort certaine sans réagir dignement. Où est l’opposition? Que font les opposants? Qu’attendent ils pour réagir ou plutôt AGIR?

    Sissi zayyat

    20 h 17, le 26 juillet 2021

  • Inutile de rêver, il ne sera pas plus question avec Mikati qu'avec Hariri d'un gouvernement composé "d’experts indépendants et non partisans, qui ne seront pas sous l’emprise des forces et des partis politiques"

    Yves Prevost

    07 h 09, le 26 juillet 2021

  • Quelle honte!

    Robert Moumdjian

    02 h 39, le 26 juillet 2021

  • Pourquoi ces 4 ministres en carton ne nomment et sputiennent. NAWAF SALAM pour rendre. Hommage au pays et aux sunnites pour que l’histoire les vénère Et ce. Diab personnalité faible qu est ce qui be l’attend pour se révolter !!!!!!

    Ibrahim Takla

    01 h 51, le 26 juillet 2021

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