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Lifestyle - Opéra

Cecilia Bartoli, « queen » du baroque et future reine à Monaco

Cecilia Bartoli, « queen » du baroque et future reine à Monaco

À Monte-Carlo, Cecilia Bartoli veut trouver une « belle alchimie entre l’opéra, le ballet et les concerts ». ©Kristian Schuller/Decca

Sacrée depuis longtemps comme la « barock star » tellement elle a contribué à populariser ce genre, la diva italienne Cecilia Bartoli continue d’« ouvrir des portes », se préparant à devenir la première femme à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo.

La cantatrice de 55 ans, toujours au sommet après 35 ans de carrière, se produit vendredi au festival des Chorégies d’Orange, dans le sud de la France, aux côtés de l’ensemble « Les Musiciens du Prince-Monaco » qu’elle a créé il y a cinq ans, avec le soutien d’Albert II et de la princesse Caroline.

Pionnière à plus d’un titre, créant l’événement à chaque album, dont le dernier, Queen of Baroque, est sorti fin 2020, « la Bartoli », la plus célèbre mezzo-soprano au monde, ne cesse de se lancer des défis et encourage la jeune génération à prendre plus de risques.

« Je trouve qu’on est un peu moins dans la recherche de personnalités... Il y a des chanteurs magnifiques, mais il faut plus d’audace, et chercher sa propre manière de chanter et d’être », affirme dans un entretien réalisé à Paris celle qui a travaillé avec les plus grands chefs d’orchestre du XXe siècle, de Herbert von Karajan à Nikolaus Harnoncourt.

Critique et passionnée

De l’audace, la Romaine à qui on reprochait à ses débuts d’avoir une voix trop petite pour l’opéra n’en manque pas : en 1999, elle publiait, contre l’avis de son éditeur, The Vivaldi Album, rassemblant des airs d’opéra du compositeur plus connu pour ses Quatre Saisons, avec plus de 700 000 exemplaires vendus.

« Ça a abouti à une sorte de renaissance de la musique (du compositeur). Il faut ouvrir des portes », dit la chanteuse, dont les ventes de disques rivaliseraient avec celles de Luciano Pavarotti.

Virtuose aussi bien dans le baroque que dans le bel canto italien, dotée d’une présence scénique exceptionnelle et d’un sens de la théâtralité, elle prend soin de chaque sortie d’album, comme un pied de nez à la crise discographique, relevant le défi d’attirer l’attention tant sur la pochette que sur le contenu.

En 2019, son hommage à Farinelli, le plus célèbre des castrats (XVIIIe siècle), fait couler beaucoup d’encre, lorsqu’elle apparaît en couverture avec une barbe.

« Avec les castrats, il y a bien sûr ce côté horrible car en Italie il y avait 1 000 enfants castrés chaque année, mais en même temps, grâce à ces grands chanteurs, on a écrit une musique exceptionnelle », dit-elle.

Pop du XVIIIe siècle

Elle a même chanté des rôles traditionnellement interprétés par des sopranos, comme la Norma de Bellini, estimant que la catégorie de « mezzo » est « assez moderne » et qu’elle n’existait pas au temps de Mozart. « Ça dépend de la flexibilité de la voix et du charisme » des chanteuses, souligne-t-elle.

Perfectionniste, elle reconnaît être « encore très critique » envers elle-même.

« Barock star » ? Diva ? « Ça me fait rigoler. Si être diva c’est d’être curieuse, passionnée, adorer le partage et les surprises, alors je suis diva à 100 %, mais capricieuse non ! » rit-elle.

En 2016, s’inspirant des musiciens cosmopolites qui jouaient à la cour de Catherine II de Russie, elle fonde « Les Musiciens du Prince-Monaco », orchestre international qui joue sur des instruments d’époque et avec lequel elle s’est produite dans les plus grandes salles.

La musique baroque, qu’elle décrit comme « la musique pop du XVIIIe siècle », elle veut la ramener à l’Opéra de Monte-Carlo dont elle prend la direction en 2023.

Elle a déjà été la première femme à diriger le prestigieux Festival de Pentecôte de Salzbourg, créé en 1973 par Karajan. À Monte-Carlo, elle veut trouver une « belle alchimie entre l’opéra, le ballet et les concerts ».

Avec encore très peu de femmes à la tête de maisons d’opéra en Europe, Cecilia Bartoli est consciente du symbole que représente cette nomination. « Il faut que ça devienne normal », assure-t-elle.

Rana MOUSSAOUI/AFP

Sacrée depuis longtemps comme la « barock star » tellement elle a contribué à populariser ce genre, la diva italienne Cecilia Bartoli continue d’« ouvrir des portes », se préparant à devenir la première femme à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo.La cantatrice de 55 ans, toujours au sommet après 35 ans de carrière, se produit vendredi au festival des...

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