Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Conflit

Les talibans veulent un accord "politique" en pleine offensive



Les talibans veulent un accord

Une délégation des talibans lors de pourparlers de paix à Doha, au Qatar, le 17 juillet 2021. Photo AFP / KARIM JAAFAR

Le chef des talibans a répété dimanche, dans un message à l'occasion de l'Aïd al-Adha, rester "résolument favorable à un règlement politique" en Afghanistan, au lendemain d'une reprise des discussions à Doha avec des représentants du gouvernement en pleine offensive des insurgés.

Des délégations du gouvernement afghan et des talibans ont repris samedi à Doha, au Qatar, des pourparlers entamés en septembre qui n'ont abouti jusqu'ici à aucun accord. Les deux parties devaient se rencontrer à nouveau dimanche.

"Au lieu de compter sur les étrangers, résolvons nos problèmes entre nous (Afghans) et sauvons notre patrie de la crise qui prévaut", a déclaré le chef des talibans Hibatullah Akhundzada, à l'occasion de la fête musulmane du Sacrifice qui dure trois jours à partir du 20 juillet. "Malgré l'avancée et les victoires militaires (...) nous restons résolument favorable à un règlement politique (...) Nous sommes, de notre côté, déterminés à trouver une solution via des discussions, mais le camp d'en face continue de perdre du temps", a-t-il ajouté dans son message.

A Doha, les discussions ne semblent pourtant pas avoir été fructueuses. Le chef du conseil gouvernemental supervisant le processus de paix, Abdullah Abdullah, a éludé dimanche soir les questions des journalistes sur un éventuel accord.

Lancée début mai, à la faveur du début du retrait définitif des forces étrangères du pays, l'offensive des insurgés n'a rencontré qu'une faible résistance de la part des forces afghanes et leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux d'Afghanistan et d'importants postes-frontières avec l'Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan. Les combattants pro-gouvernement ont mené 244 opérations, tuant 967 combattants "ennemis", dont des commandants clés, selon le porte-parole des forces de sécurité afghanes Ajmal Omar Shinwari. "Nous avons repris 24 districts jusqu'à présent, notre objectif est de reprendre tous les territoires. Nous sommes prêts à défendre notre pays", a-t-il déclaré à la presse.

"Inquiets de la violence" 
Privées du crucial soutien aérien américain, les forces du gouvernement afghan ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les capitales provinciales. Certaines sont encerclées par les insurgés mais ceux-ci n'ont pas lancé d'offensive majeure contre ces villes, à l'exception d'une brève incursion en juillet dans Qala-i-Naw, capitale de la province de Badghis, dont ils ont été chassés après plusieurs jours de combats.

Le message du chef des talibans ne fait aucune mention d'un cessez-le-feu à l'occasion de la fête de l'Adha. Ces dernières années, les insurgés avaient parfois annoncé des trêves à l'occasion des fêtes musulmanes. "Cette année, il n'y aura pas sacrifice (d'animal) parce que la situation de notre pays n'est pas bonne. Les combats se poursuivent. Nous sommes inquiets", confie Abdullah, un habitant de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan. "Les gens sont pauvres ici et la plupart sont inquiets de la violence qui augmente", ajoute-t-il.

Dans son message, le chef des talibans déroule une série d'engagements d'un futur "Emirat islamique" au pouvoir à Kaboul.

L'Emirat islamique était le nom du régime taliban qui dirigea l'Afghanistan entre 1996 et 2001 et en fut chassé par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, après son refus de livrer le chef d'el-Qaëda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

"Bonnes relations diplomatiques" 
"Nous voulons de bonnes et fortes relations diplomatiques, économiques et politiques (...) avec tous les pays du monde, dont les Etats-Unis" et "nous assurons totalement les pays voisins, de la région et du monde, que l'Afghanistan ne permettra à personne de menacer la sécurité d'aucun autre pays depuis son sol", affirme Hibatullah Akhundzada. Il a également promis de promouvoir l'éducation des filles et de respecter la liberté de la presse.

Depuis que Washington a annoncé l'an dernier le départ définitif des troupes étrangères d'Afghanistan, au terme d'un accord avec les talibans, ceux-ci tentent d'afficher une image plus moderne et modérée, notamment vis-à-vis de l'étranger.

Les talibans semblent opérer depuis longtemps sous une chaîne de commandement unique et efficace. Mais la question de la capacité qu'auront les dirigeants talibans à faire respecter un potentiel accord de paix sur le terrain reste en suspens.

Face à l'avancée des talibans, qui se sont récemment rapprochés de Kaboul, l'inquiétude grandit en Afghanistan, notamment dans la capitale et au sein de l'élite éduquée et des femmes, de leur possible retour au pouvoir.

Le chef des talibans a répété dimanche, dans un message à l'occasion de l'Aïd al-Adha, rester "résolument favorable à un règlement politique" en Afghanistan, au lendemain d'une reprise des discussions à Doha avec des représentants du gouvernement en pleine offensive des insurgés.Des délégations du gouvernement afghan et des talibans ont repris samedi à Doha, au Qatar, des...