Coupures de route dans plusieurs régions du Liban contre l'effondrement

Des manifestants se sont mobilisés samedi contre l'effondrement socio-économique rapide du Liban et de leurs conditions de vie, bloquant des routes dans plusieurs régions du pays ainsi qu'à Beyrouth.

Selon des informations de l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), des contestataires ont bloqué les voies sur le pont dit de Cola en direction de Mazraa, dans la capitale, afin de protester contre la dépréciation de la livre libanaise, qui a dépassé depuis vendredi le seuil des 19.000 LL pour un dollar sur le marché parallèle.

Dans le Akkar (Nord), les manifestants ont fermé la route principale de Halba au niveau des carrefours de Wadi Jamous et Sindiyané, réclamant des "solutions rapides" à la crise socio-économique.

Sur la place el-Nour de Tripoli, des manifestants ont protesté contre le black-out, rapporte de son côté notre correspondant sur place Sohayb Jawhar.

A Saïda, des contestataires ont fermé la route devant le siège local d'Electricité du Liban au moyen de bennes à ordures afin de crier leur colère contre la coupure totale du courant ces deux derniers jours dans la ville, et le rationnement de l'eau. Un autre groupe s'est mobilisé sur la place des Martyrs de Saïda, dont les accès ont été verrouillés avec des pneus enflammés.

A Merkaba, également dans le Sud, des habitants ont tenu un sit-in devant la station de distribution d'eau et bloqué provisoirement la route longeant l'établissement, afin de protester contre les pénuries.

Le Liban poursuit sa descente aux enfers depuis l'été 2019. Avec la dépréciation vertigineuse de la monnaie nationale, les taux de pauvreté et de chômage s'accentuent toujours plus. Le Liban connaît également de graves pénuries, notamment en matière de carburants, de médicaments et de produits alimentaires. A cet effondrement s'ajoute une crise politique, aucun cabinet n'ayant été formé depuis août 2020.