Carte d'approvisionnement : nouvelle réunion des commissions mixtes jeudi

Les commissions parlementaires mixtes ont poursuivi mercredi l'étude du texte de loi sur la carte d'approvisionnement à distribuer aux Libanais qui subissent de plein fouet les répercussions de l'effondrement du Liban. La loi à l'étude vise à verser via une carte dédiée des fonds à 750.000 familles défavorisées. Les discussions à ce sujet, et notamment sur les sources de financement des cartes, se poursuivront jeudi. 

"Les débats ont commencé sur la carte d'approvisionnement et les députés ont fait part de leurs commentaires", a déclaré le vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, à l'issue de la réunion des commissions mixtes. Il a souligné que la réunion se poursuivrait jeudi à partir de 10h30 "sur les dispositions et le financement" de ce projet. M. Ferzli a ajouté que le Parlement n'allait pas statuer sur la question de la levée des subventions "mais il y a une crise réelle et le pays a besoin d'une carte d'approvisionnement". 

La proposition étudiée par les commissions a été rédigée au cours des derniers par une sous-commission à partir de la proposition présentée par le groupe parlementaire aouniste et du projet du gouvernement sortant de Hassane Diab. 

Dans ce contexte, le Premier ministre sortant a présidé au Grand sérail une réunion consacrée à la carte d'approvisionnement, en présence des ministres sortant de la Défense et des Affaires étrangères par intérim Zeina Acar, de l'Economie Raoul Nehmé, et des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé. "Les ministres ont informé M. Diab des résultats des délibérations des commissions parlementaires mixtes concernant la carte d'approvisionnement", indique le bureau de presse du PM sortant. La réunion a également abordé les amendements proposés par les députés au projet envoyé par le gouvernement.

Alors que le taux de change sur le marché parallèle oscille autour des 15.300 livres, la Banque du Liban (BDL) fournit depuis octobre 2019 aux importateurs de biens de première nécessité (blé, carburant, médicaments et matériel médical) des devises au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar, dans le but annoncé de préserver le pouvoir d’achat des personnes habitant au Liban et encaissant la majorité de leurs revenus en livres. Après la baisse drastique des réserves de devises de la BDL qui servent à financer ces mécanismes, les autorités ont annoncé à plusieurs reprises leur intention de les rationaliser, voire d’en supprimer une partie, un processus qui semble d’ailleurs avoir été indirectement entamé, comme en témoigne la baisse de la distribution d’essence dans les stations-service ces derniers jours. Mais alors qu'une rationalisation ou levée des subventions risque de faire exploser les prix, les autorités ont préconisé l'adoption d'une carte d'approvisionnement permettant aux familles d'acheter des biens de première nécessité. 

Par ailleurs, les commissions mixtes ont approuvé la proposition de loi sur les marchés publics, qui doit donc être adoptée lors d'une prochaine séance plénière.