La nouvelle ministre israélienne de l'Energie, Karine Elharrar, a affirmé que Tel Aviv était prêt à "envisager des solutions créatives" pour résoudre le litige frontalier entre Israël et le Liban, alors que les négociations sur ce dossier piétinent depuis plusieurs mois.
"Malgré la solide position juridique" d'Israël dans ce dossier, nous sommes prêts à envisager des solutions créatives pour mettre un terme au problème", a écrit la ministre mercredi sur Twitter, à l'issue d'une réunion avec l'émissaire américain en charge du dossier des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur la démarcation de leur frontière maritime, John Desrocher. La ministre n'a toutefois pas donné plus de précisions sur les solutions qui pourraient être prises en considération. Selon la presse israélienne, Mme Elharrar, qui est membre du parti centriste et laïc de Yaïr Lapid, a également insisté lors de sa réunion avec le diplomate américain, sur l'importance de poursuivre les négociations malgré le changement de gouvernement israélien.
Le nouveau cabinet israélien, mené par l’ancien ministre de la Défense Naftali Bennett, est entré en exercice dimanche dernier.
John Desrocher avait été reçu lundi à Beyrouth par le président libanais, Michel Aoun, qui lui avait demandé d'oeuvrer à une reprise des négociations indirectes. Jusqu'à présent, aucune date n'a été fixée pour une nouvelle session de ces pourparlers, alors que la résolution du litige est cruciale pour que le Liban puisse entamer l'exploration et l'exploitation de ses réserves d'hydrocarbures. Le dernier round de négociations indirectes entre le Liban et Israël s'était déroulé au quartier général de la Finul le 4 mai à Naqoura en présence de M. Desrocher, mais n’avait abouti à aucun progrès, la superficie de la zone de litige continuant de constituer une importante pierre d'achoppement.
Les pourparlers avaient en effet démarré en octobre 2020 sur la base d’une zone contestée d’une superficie de 860 km² à partager entre les deux pays (la ligne 23 qui délimite le triangle des 860 km², adoptée par le gouvernement en 2011). La ligne Hof, du nom du diplomate américain Frederic Hof qui avait joué les médiateurs entre les deux parties entre 2010 et 2012, attribuait au Liban 55 % de cette zone contre 45 % à Israël. Le Liban avait ensuite fait monter les enchères, réclamant une zone supplémentaire de 1.430 km² dans le tracé de la frontière maritime avec Israël (la ligne 29), en raison, selon certains, de l’imposition de sanctions américaines contre le chef du Courant patriotique libre et gendre du chef de l’État, Gebran Bassil. Les négociations avaient fini par être suspendues en décembre. Le chef de l’État Michel Aoun avait alors fait de la revendication maximaliste libanaise son cheval de bataille, avant de faire volte-face et de s’abstenir de signer le décret amendant la superficie de la zone réclamée par le Liban. Face aux revendications libanaises jugées excessives par Tel Aviv, l’État hébreu avait pour sa part menacé le Liban d’élaborer un tracé maximaliste de son cru qui aurait empiété sur quatre blocs libanais et bloqué toute négociation.
commentaires (6)
Le Hezbollah ne veut pas que le Liban aie son indépendance du carburant il veut qui dépende des Ayattollah .....
Eleni Caridopoulou
18 h 39, le 18 juin 2021