La grève des fonctionnaires bien respectée sur l'ensemble du territoire

Les employés de toutes les administrations publiques du Liban ont observé jeudi une journée de grève, afin de protester contre la dégradation de leurs conditions de vie et de leur pouvoir d'achat, en raison de la dépréciation de la livre libanaise. 

Selon des informations de l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), cette grève a été relativement bien respectée sur l'ensemble du territoire, seuls quelques fonctionnaires s'étant présentés à leur bureau pour traiter des affaires urgentes dans certaines régions, comme dans le Hermel ou le Koura. A Saïda et Nabatiyé, seules les formalités liées au passage des examens scolaires officiels étaient traitées. Dans le Kesrouan, seuls les offices indépendants, comme celui des eaux et la branche locale d'Electricité du Liban, ont ouvert leurs portes. 

Ce mouvement de grève, le second en quelques semaines, avait été initié par la Ligue des fonctionnaires, alors que le Liban traverse depuis deux ans une crise qui, selon la Banque mondiale, pourrait être une des trois pires au niveau mondial, depuis la moitié du XIXe siècle. Cet effondrement est caractérisé par une hyperinflation et a poussé plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté. 

Par ailleurs, plusieurs pompiers ont manifesté dans l'après-midi dans la caserne de Bachoura afin de protester contre le fait que certains hôpitaux refusent de les traiter. L'Etat, qui a déjà des années de retard pour le remboursement aux hôpitaux des frais d'hospitalisation des pompiers, policiers et soldats, ne s'engagent jusqu'à présent qu'à couvrir les frais d'hospitalisation sur la base de tarifs indexés sur le taux de change officiel, de 1.500 livres libanaises pour un dollar, qui n'est quasiment plus en vigueur. Les pompiers doivent donc payer une différence importante sur leurs frais de soins de santé.