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Société - Covid-19

La pandémie recule, le Liban retourne dans la seconde phase de transmission communautaire

Selon les chiffres du département de surveillance épidémiologique au ministère de la Santé, le pays a enregistré au cours de la dernière semaine 40,6 nouveaux cas/100 000 habitants et 0,9 décès/100 000 habitants.

La pandémie recule, le Liban retourne dans la seconde phase de transmission communautaire

Au terme de longues semaines de sacrifices, l’épidémie de Covid-19 semble enfin sous contrôle au Liban. Ces acquis pourraient toutefois être rapidement perdus en cas de relâchement des mesures de prévention. Photo Hussam Shbaro

Depuis plusieurs semaines, au Liban, le Covid-19 poursuit sa décrue, tant le nombre des nouvelles contaminations que celui des hospitalisations et des décès poursuivant leur chute. Le Liban a enregistré hier 214 nouvelles contaminations et cinq décès, portant à 540 844 le nombre cumulé de contaminations avérées depuis l’annonce du premier cas en février 2020, au nombre desquelles 7 740 décès et 520 717 guérisons. Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, parmi les cas toujours actifs, 223 patients sont hospitalisés, dont 116 en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 2,5 %.

Ces résultats, acquis au terme de longues semaines d’un bouclage total imposé dès la deuxième semaine du mois de janvier et de grands sacrifices, principalement sur le plan économique, poussent à l’optimisme et à l’espoir de retrouver un semblant de vie normale. « La situation épidémiologique au Liban s’est nettement améliorée, se félicite Walid Ammar, président du comité des maladies infectieuses au ministère de la Santé. Les chiffres relatifs aux hospitalisations et aux décès le prouvent. » À tel point que certains établissements avaient annoncé au cours des dernières semaines « la fermeture » de leurs services dédiés au Covid-19 « dans l’espoir de ne plus être obligés de les rouvrir ».

« Nous sommes passés de la phase 4 à la phase 2 de transmission communautaire », se réjouit le Dr Ammar. Selon un tableau établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est considéré en phase 4 tout pays qui compte plus de 5 décès pour 100 000 habitants et plus de 150 nouveaux cas pour 100 000 habitants par semaine. La phase 2 est définie par 1 à 2 décès pour 100 000 habitants et 20 à 50 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants par semaine. Selon les chiffres du département de surveillance épidémiologique au ministère de la Santé, le Liban compte actuellement 40,6 nouveaux cas/100 000 habitants et 0,9 décès/100 000 habitants. Ce qui le place en phase 1 pour ce qui est du taux de mortalité, défini par l’OMS à moins de 1/100 000 habitants par semaine.

La situation en chiffres

Les taux de décès les plus élevés sont enregistrés, selon les chiffres du département de surveillance épidémiologique du ministère de la Santé, dans les cazas de Rachaya, Békaa-Ouest et Aley avec 5 décès pour 100 000 habitants enregistrés au cours des quatorze derniers jours, suivis de ceux du Chouf et de Zahlé avec 4 décès pour 100 000 habitants sur la même période. Dans les cazas de Beyrouth, Baabda, Saïda, Tyr et Nabatiyé (Liban-Sud), 2 décès pour 100 000 habitants ont été recensés au cours des deux dernières semaines, alors qu’au Metn, au Kesrouan, à Tripoli, au Koura, à Zghorta, au Akkar, à Baalbeck et Bint Jbeil, un décès sur 100 000 habitants a été comptabilisé. Aucun décès n’a été enregistré dans les autres cazas.

Les taux d’incidence les plus élevés de l’épidémie ont été enregistrés au cours des deux dernières semaines à Zahlé (267 cas/100 000 habitants), Aley (200), Baalbeck (187), Zghorta (183), Kesrouan (182), Békaa-Ouest (171) et Tripoli (164), suivis de Rachaya (156), Hasbaya (155), du Hermel (153), de Beyrouth (151), du Chouf et de Baabda (145), du Koura (143), du Metn (132), de Batroun (131), Jbeil (130), Bint Jbeil (128), Nabatiyé (120), Bécharré (119), du Akkar (118) et de Saïda (117). Les taux d’incidence les plus bas sont signalés à Minié-Denniyé (82), Tyr et Marjeyoun (94), et Jezzine (103).

Un meilleur contrôle de l’épidémie

Maintenant que les taux d’incidence de l’épidémie baissent, « nous avons repris les investigations de chaque cas comme nous le faisions au tout début de l’épidémie », avance le Dr Ammar. « Tous les cas contacts sont également retracés, poursuit-il. Cela permet un meilleur contrôle de l’épidémie. »

Mais selon lui, ces acquis pourront être rapidement perdus en cas de relâchement dans les mesures de prévention d’une part, mais aussi et surtout si les arrivées à l’aéroport ne sont pas bien contrôlées. « Le risque que présentent les cas importés de contaminations, surtout aux nouveaux variants, est désormais plus élevé », met-il en garde.

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Pour contrôler ces arrivées, la Commission nationale chargée de suivre le Covid-19 avait recommandé la semaine dernière que les voyageurs en provenance du Brésil et du Royaume-Uni observent une quarantaine de cinq jours et quatre nuits dans un hôtel identifié par le ministère du Tourisme, même si le résultat du test PCR exigé pour pouvoir entrer sur le sol libanais était négatif.

Et le Dr Ammar de conclure : « La situation est désormais sous contrôle, mais il ne faut pas lâcher prise. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux sur les rassemblements sans aucun respect des mesures de précaution sont inquiétantes. Si cette tendance se poursuit, nous risquons de devoir affronter une nouvelle vague de l’épidémie. »

Abiad met en garde contre des « dommages permanents » subis par le système de santé
Le directeur de l’hôpital universitaire Rafic Hariri, Firas Abiad, a plaidé hier pour davantage de « clarté » sur l’avenir des subventions octroyées au secteur médical et sanitaire, mettant en garde contre des « dommages permanents » pour ce secteur, alors que la crise socio-économique et financière s’aggrave.
« Le secteur de la santé est confronté à de nombreux défis : coronavirus, pénurie de médicaments et de fournitures médicales, personnel sous-payé partant travailler à l’étranger », a énuméré le Dr Abiad dans un tweet. « Pour relever ces défis, il faut que la politique de subventions soit claire, a-t-il insisté. Toute indécision risque de provoquer une crise perpétuelle. » « Le système de santé se défait à un rythme accéléré, les dommages pourraient bientôt devenir permanents, a encore mis en garde le Dr Abiad. Si une maladie n’est pas traitée, elle empire avec le temps, et la situation est la même pour les services de santé publique. Sans filet de sécurité, toute la société en souffrira et pas seulement les pauvres. »
Dans ce contexte de crise, l’hôpital Hôtel-Dieu de France a annoncé hier sur ses comptes sur les réseaux sociaux qu’au « vu des circonstances difficiles que connaît le secteur de la santé au Liban », il fermera temporairement son laboratoire à partir d’aujourd’hui pour les patients externes, « afin de réorganiser le flux de travail suite à la demande accrue, survenue ces derniers jours en raison de la fermeture de plusieurs autres laboratoires, de la pénurie de réactifs de laboratoire et pour assurer les besoins internes de l’hôpital ». « Les tests PCR, disponibles au laboratoire ou en drive-thru (service au volant), sont exclus de cette décision », précise l’HDF.
Depuis plusieurs semaines, au Liban, le Covid-19 poursuit sa décrue, tant le nombre des nouvelles contaminations que celui des hospitalisations et des décès poursuivant leur chute. Le Liban a enregistré hier 214 nouvelles contaminations et cinq décès, portant à 540 844 le nombre cumulé de contaminations avérées depuis l’annonce du premier cas en février 2020, au nombre...

commentaires (1)

pourvu que ce medecin qui a prouve sa competence refuse de faire partie d'un gouv compose de kellon !

Gaby SIOUFI

10 h 51, le 03 juin 2021

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Commentaires (1)

  • pourvu que ce medecin qui a prouve sa competence refuse de faire partie d'un gouv compose de kellon !

    Gaby SIOUFI

    10 h 51, le 03 juin 2021

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