L'avocat Rami Alleik hospitalisé, selon l'association Mouttahidoun

L'association libanaise Mouttahidoun qui lutte contre la corruption a affirmé samedi que son président, l'avocat Rami Alleik, qui observe une grève de la faim depuis son arrestation musclée jeudi dernier, avait été hospitalisé et que sa vie était "en danger" d'après ses proches.

Me Alleik est actuellement inculpé suite à la publication d'une vidéo dans laquelle il s’en prend avec virulence au procureur de la République, Ghassan Oueidate, lors d’un rassemblement en faveur d'un militant du Courant patriotique libre, Charbel Razzouk. Ce dernier avait été arrêté pour avoir accroché une banderole portant l'inscription "Qu’as-tu fait, Ghassan ?" avec en fond une photographie du port de Beyrouth pulvérisé - une manière d'accuser le procureur de torpiller l'enquête sur le drame du 4 août et sur l’action anticorruption, en enterrant des dossiers ou en les court-circuitant.

"Urgent : la vie de Rami Alleik est en danger", a annoncé Mouttahidoun sur son compte Twitter.  "L'avocat Rami Alleik, actuellement en grève de la faim, a confié à l'un de ses proches lors de son transfert à l'hôpital à cause de la dégradation de son état de santé : +Ma vie est en danger. Un dossier est préparé contre moi. J'en fais porter la responsabilité à la branche des renseignements et au juge Ghassan Khoury+", a twitté l'association. "Nous en appelons à toutes les personnes d'honneur du pays pour qui Rami a risqué sa vie et nous demandons au président de la République, Michel Aoun, d'intervenir", a-t-elle encore lancé. 

Me Alleik, président de Mouttahidoun, a été entendu hier par l’avocat général près la Cour de cassation, Ghassan Khoury, suite à une plainte du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour diffamation et flagrant délit d’insultes à l’égard de la justice et à l’encontre de la personne de Ghassan Oueidate. Le militant avait été arrêté jeudi manu militari dans la rue par les services de renseignements, après avoir refusé de se présenter à une convocation devant les Forces de sécurité intérieure, estimant la procédure non conforme aux règles de sa profession. Il est depuis détenu à la prison du Palais de justice et avait annoncé en fin de semaine une grève de la faim jusqu’à sa remise en liberté.