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Dernières Infos - Dieselgate

Carlos Ghosn entendu comme "témoin" à Beyrouth par des magistrats français

L'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn. Photo d'archives AFP

L'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn a été interrogé comme témoin mercredi à Beyrouth par des magistrats français chargés d'enquêter sur la fraude aux contrôles antipollution chez Renault, ont indiqué une source judiciaire libanaise et des sources françaises proches du dossier. "Six magistrats français, des procureurs et des juges d'instruction, ont commencé à 11h00 (8h00 GMT) l'audition de M. Ghosn", a ajouté la source libanaise.

Une source française proche du dossier a confirmé que M. Ghosn était entendu comme "simple témoin" dans ce volet du dieselgate. Les enquêtes françaises sur ce scandale, qui remonte à 2015, visent quatre grands constructeurs automobiles - Renault, Volkswagen, Fiat Chrysler et PSA - soupçonnés d'avoir faussé les contrôles antipollution sur les émissions de voitures fonctionnant au diesel.

M. Ghosn, qui n'a donc pas été auditionné en vue d'une éventuelle inculpation, avait été lourdement mis en cause, en novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ayant débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire contre Renault pour "tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués". La DGCCRF estimait que "l'ensemble de la chaîne de direction" de Renault jusqu'à Carlos Ghosn, alors PDG, était impliquée. Le gendarme de Bercy assurait qu'"aucune délégation de pouvoir n'[avait] été établie par M. Ghosn", entraînant ainsi sa propre responsabilité, ce qu'avait démenti le groupe, qui conteste également toute fraude dans cette affaire.
Les quatre enquêtes sur ce scandale ont été longtemps ralentie par une bataille judiciaire devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a finalement confirmé l'illégalité des systèmes mis en place par les constructeurs pour améliorer artificiellement leurs résultats aux tests d'homologations.

Cette audition "montre que ces dossiers avancent après les décisions de la CJUE, ouvrant la voie à un procès", a déclaré à l'AFP Me Charles Constantin-Vallet, avocat de l'association de consommateurs CLCV, partie civile. "Un procès pénal est la voie la moins coûteuse et la plus sûre pour permettre aux propriétaires d'obtenir enfin une indemnisation", la valeur des véhicules à la revente ayant chuté après l'explosion du scandale, a-t-il souligné.

L'audition de mercredi intervient quelques jours avant que d'autres magistrats français n'interrogent M. Ghosn, qui a les nationalités libanaise, française et brésilienne, dans le cadre de deux procédures judiciaires intentées contre lui en France. A Nanterre (région parisienne), la justice le soupçonne d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat signée entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées d'ordre privé. Les enquêteurs se penchent aussi sur plusieurs millions d'euros de paiements signalés comme suspects entre RNVB, filiale néerlandaise incarnant l'alliance de Renault et Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Arrêté au Japon en novembre 2018, M. Ghosn avait passé 130 jours en détention, avant de fuir de manière rocambolesque au Liban en décembre 2019. Faisant l'objet d'un mandat d'arrêt d'Interpol, il est contraint de rester au Liban, alors que d'autres personnes sont jugées ailleurs pour des liens présumés avec son affaire.

L'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn a été interrogé comme témoin mercredi à Beyrouth par des magistrats français chargés d'enquêter sur la fraude aux contrôles antipollution chez Renault, ont indiqué une source judiciaire libanaise et des sources françaises proches du dossier. "Six magistrats français, des procureurs et des juges d'instruction, ont commencé à 11h00 (8h00 GMT)...