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Société - Liban

Le Conseil supérieur de défense veut intensifier la lutte contre la contrebande

L'appel d'offres pour l'achat de scanners lancé d'ici un mois par la DDA, annonce Wazni. 

Le Conseil supérieur de défense veut intensifier la lutte contre la contrebande

Le président libanais, Michel Aoun, à la tête d'un Conseil supérieur de défense, à Baabda, le 26 mai 2021. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil supérieur de défense a ordonné mercredi aux organismes militaires et de sécurité de prendre toutes les mesures pour lutter contre la contrebande, lors d’une réunion au cours de laquelle le président de la République Michel Aoun a reconnu qu’il restait encore « des lacunes à combler » dans ce domaine et que la priorité était l'installation de scanners aux points de passage.

Concernant ces scanners, le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, a annoncé que l'appel d'offres pour l'achat de ces équipements serait lancé "d'ici un mois" par la Direction des adjudications (DDA) après préparation du cahier des charges.

Le Conseil s'est réuni pour étudier le rapport du ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, sur la lutte contre les trafics, et a examiné d’autres questions liées à la sécurité du pays. Il a demandé « aux organismes militaires, sécuritaires et douaniers de poursuivre la coordination entre eux pour renforcer leur efficacité dans la lutte contre la contrebande » et de faire le maximum pour déjouer les opérations de contrebande et prendre des mesures à l’égard des contrevenants.

L’image du pays a été sérieusement écornée fin avril après la saisie en Arabie saoudite d'une cargaison de millions de pilules d'amphétamines cachées dans des grenades venues de Syrie via le Liban. Une affaire qui a poussé Riyad à interrompre toute importation de fruits et de légumes libanais tant que le Liban ne se chargerait pas de lutter contre les opérations de narcotrafic vers le royaume. En dépit des protestations des autorités libanaises, du désespoir des agriculteurs du pays et de diverses réunions visant à faire lever l'embargo saoudien, Riyad demeure inflexible jusqu'à présent. Le président de la République, Michel Aoun, avait chargé le ministre Fahmi d'assurer le suivi de cette affaire. Le rapport, qu'il a établi après une tournée aux frontières avec la Syrie, au port et à l'aéroport, dénonce les grandes failles du système douanier libanais et du contrôle des exportations qui souffriraient d'un manque de moyens et d'une absence totale de coordination.

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"La question de la lutte contre la contrebande est l'une des priorités pour préserver les revenus financiers de l'Etat libanais, dans ces conditions économiques difficiles", a déclaré le chef de l'Etat. "Des mesures ont déjà été prises mais il y a encore des lacunes à combler, et ce d'autant plus que les opérations de contrebande sont menées par des réseaux efficaces et organisés, experts en contrebande, utilisant des méthodes innovantes et sophistiquées", a affirmé M. Aoun. "Il faut des mesures efficaces pour restaurer la confiance", a-t-il estimé dans ce contexte. "La priorité est l'installation de scanners aux points de passage terrestres et maritimes, en parallèle d'une coordination avec les appareils sécuritaires", a-t-il encore martelé. Or, les scanners de télédétection indispensables à la lutte contre la contrebande sont extrêmement coûteux pour le pays en faillite. Le ministre Fahmi avait affirmé qu'il comptait à ce propos sur les "dons de pays frères et amis".

Le président a par ailleurs évoqué la saisie de tonnes de haschisch au port de Saïda, embarquées en direction de l'Egypte. "Cela redonne confiance dans la surveillance par le Liban de ses postes-frontières", a-t-il estimé.

Contrebande d'essence et de médicaments
Pour sa part, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a affirmé que les Libanais avaient le droit "d'élever la voix pour demander la formation d'un gouvernement", alors que les conditions de vie sont de plus en plus difficiles. Toutefois en l'absence d'un cabinet, ils devraient être "protégés du désordre sécuritaire", a-t-il ajouté, appelant à « intensifier les patrouilles dans les quartiers, poursuivre les passeurs, contrôler les monopoles et la contrebande, empêcher les vols et garantir la liberté de circulation sur les routes".

M. Diab a dans ce cadre exprimé la crainte que « les protestations populaires soient exploitées pour les détourner de leurs objectifs et de mener le pays au chaos ».

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Quant au ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, il a présenté son rapport et a dévoilé "les mesures prises par les services de sécurité, de l'armée et de la douane". "De nombreuses opérations de contrebande ont été interceptées", a affirmé M. Fahmi. Son rapport propose quelques recommandations sur les mesures à court, moyen et long termes dans un délai d'un an à compter du début de leur mise en œuvre. Le chef de l'Etat a demandé aux parties concernées d'élaborer une feuille de route, dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion.

Pour sa part, le ministre sortant de l’Energie, Raymond Ghajar, a évoqué la contrebande d’essence, expliquant que la consommation d’essence avait augmenté de 30 % entre 2019 et 2021, ce qui indique l’existence d’un trafic.

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a de son côté évoqué le problème de la contrebande de médicaments.

La majorité des ministres du gouvernement sortant étaient présents lors de ce Conseil de défense, ce qui pousse certains à accuser le président de la République de l'utiliser comme un conseil des ministres en l'absence de gouvernement dans le pays. Le Liban est sans cabinet depuis plus de neuf mois après la démission de celui de Hassane Diab dans la foulée des explosions meurtrières au port de Beyrouth, en août 2020.

Le Conseil supérieur de défense a ordonné mercredi aux organismes militaires et de sécurité de prendre toutes les mesures pour lutter contre la contrebande, lors d’une réunion au cours de laquelle le président de la République Michel Aoun a reconnu qu’il restait encore « des lacunes à combler » dans ce domaine et que la priorité était l'installation de scanners aux points de...

commentaires (5)

Les contrebandiers ne peuvent sévir que s’ils sont protégés par des politiques ayant une forte présence sur le terrain. Devinez de qui il s’agit ?

Lecteur excédé par la censure

07 h 53, le 27 mai 2021

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Commentaires (5)

  • Les contrebandiers ne peuvent sévir que s’ils sont protégés par des politiques ayant une forte présence sur le terrain. Devinez de qui il s’agit ?

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 53, le 27 mai 2021

  • Et il veut aussi contrôler les armes illégales, et le Trafic au port, à l’aéroport, et le vol de l’électricité... hahahahaha

    LeRougeEtLeNoir

    22 h 33, le 26 mai 2021

  • SANS UNE FORCE ONUSIENNE SUR LES FRONTIERES AVEC LA SYRIE VOUS PERDEZ VOTRE TEMPS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 04, le 26 mai 2021

  • Costards, cols blancs, laptops, drapeaux amidonnés, que tout cela semble précurseur d'un avenir ensoleillé et faste pour le Liban, on nous les envierait presque, je veux bien les donner gratis.

    Christine KHALIL

    17 h 07, le 26 mai 2021

  • C'est pas des scanners qu'il faut, mais des caméras dans les bureaux des responsables pour les choper quand ils touchent leurs commissions...

    Gros Gnon

    16 h 26, le 26 mai 2021

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