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Présidentielle en Iran : la presse s'inquiète pour la participation

Présidentielle en Iran : la presse s'inquiète pour la participation

Le chef de l'Autorité judiciaire iranienne, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, lors de l'enregistrement de sa candidature à la présidentielle, au ministère de l'Intérieur à Téhéran, le 15 mai 2021. Photo AFP / ATTA KENARE

La presse iranienne de dimanche s'inquiète d'une manière générale du niveau de la participation à l'élection présidentielle de juin, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures. Ces craintes sont plus clairement exprimées dans les journaux réformateurs alors qu'une plus faible participation passe pour favoriser le camp conservateur, comme aux législatives de 2020, mais ne sont pas non plus totalement ignorées par la presse conservatrice.

Les Iraniens doivent voter le 18 juin pour élire un successeur au président Hassan Rohani, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat consécutif. Selon l'agence officielle Irna, 592 candidats, dont 40 femmes, se sont enregistrés de mardi à samedi. Mais seul un petit nombre sera autorisé à se présenter à l'élection après validation de leurs noms par le Conseil des gardiens de la Constitution, organe non élu chargé de contrôler l'élection.

Selon le quotidien réformateur Shargh, "divers sondages" montrent que "plus de la moitié" des électeurs ne veulent pas participer. Malgré le "nombre important de responsables ou dirigeants actuels et anciens" qui se sont présentés (et qui pourraient par conséquent permettre une plus grande représentativité, sous réserve du résultat du processus de sélection des gardiens), Shargh estime que l'attitude "glaciale" de la population vis-à-vis de l'élection n'est pas en train de se "réchauffer".

Avant même de connaître la liste finale des candidats, l'élection semble être partie pour se ramener à un duel à droite entre le conservateur Ali Larijani, ancien président du Parlement, et l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, chef de l'Autorité judiciaire.

Aux législatives de février 2020, l'abstention avait atteint un record (plus de 57%), imputé à la disqualification de milliers de candidats réformateurs et modérés et au désenchantement de la population, à la hauteur des espoirs de changement - déçus - qu'avaient suscité l'élection de M. Rohani, un modéré, en 2013. 

Le journal gouvernemental Iran appelle à "garantir la présence de candidats de (diverses) orientations politiques dans la compétition finale" pour arriver à une "participation formidable." Le quotidien met en garde contre un "risque de frustration" si les candidats retenus ne permettent pas d'assurer une représentativité aussi large que possible, estimant que la République islamique "a besoin" d'envoyer au monde un "message" fort avec un haut "niveau de participation".

Dans une allusion à la crise économique et sociale et aux négociations en cours pour tenter de sauver l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015, le journal ultraconservateur Javan estime lui que ce scrutin présidentiel est "plus important que le précédent" vu la "période historique sensible" que traverse le pays. Même ce quotidien reconnaît que "plus de participation" serait souhaitable afin de témoigner "un solide soutien au système" de la République islamique, en place depuis plus de 42 ans.

Le journal réformateur Etemad fait part quant à lui d'une "inquiétude" sur la participation alors que les "souffrances" du peuple et son "mécontentement" sont "au sommet".

La presse iranienne de dimanche s'inquiète d'une manière générale du niveau de la participation à l'élection présidentielle de juin, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures. Ces craintes sont plus clairement exprimées dans les journaux réformateurs alors qu'une plus faible participation passe pour favoriser le camp conservateur, comme aux législatives de 2020, mais ne...