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Nouvelle perquisition de Ghada Aoun dans les bureaux de l'entreprise de transport de fonds Prosec

Nouvelle perquisition de Ghada Aoun dans les bureaux de l'entreprise de transport de fonds Prosec

La juge Ghada Aoun lors de l’une de ses perquisitions à la société Mecattaf. Photo Marc Fayad

La procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a mené mercredi, pour le deuxième jour consécutif, une perquisition dans les bureaux de la société de transport de fonds Prosec, à Baabda, rapportent plusieurs médias locaux. A sa sortie des bureaux de la société, elle a déclaré : "Il n'y avait pas de coopération avec moi, j’ai dû prendre les documents de force", toujours selon les médias locaux.

Cette nouvelle descente intervient alors que la juge Ghada Aoun avait été dessaisie il y a trois semaines des dossiers d'enquête sur les crimes financiers par le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, qui a réorganisé les tâches au sein des parquets d'appel. Refusant toutefois cette nouvelle attribution des dossiers, la juge Aoun a déposé un recours devant le Conseil d'Etat pour faire annuler la décision et poursuit depuis ses enquêtes, notamment sur des soupçons de trading impliquant le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, et le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL), Antoun Sehnaoui.

Jugeant illégales les réclamations de la juge Aoun, l'entreprise avait indiqué dans un communiqué publié jeudi matin "qu'elle se conformerait à toute décision judiciaire émise par le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, ou le Conseil supérieur de la magistrature". Prosec a également affirmé qu'elle se réservait le droit "de porter plainte contre toute partie qui porte atteinte à (sa) réputation et (ses) activités", dénonçant des "actes chaotiques" causant des dommages à l'entreprise et la présence de "civils sans qualités judiciaires", lors de la perquisition, à même "de menacer ses biens, ses fonds ou ceux de ses clients". Les précédentes perquisitions effectuées par la magistrate Aoun auprès de la société de convoyage de fonds Mecattaf pour déterminer si l'entreprise avait été impliquée dans des transferts illicites vers l'étranger à l'automne 2019 avaient été émaillées de violences entre la police et des partisans de la juge proches du courant aouniste.

En réaction à cette perquisition, l'avocat de l'entreprise, Peter Germanos, a porté plainte au nom de Prosec et de son directeur, le général à la retraite Pierre Hajji Georgiou, contre la juge Aoun, devant le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate.

La juge Aoun et Me Germanos ont un passif juridique commun. En 2019, Ghada Aoun avait porté des accusations de corruption à l'encontre du chauffeur de Peter Germanos, qui était alors commissaire du gouvernement près le tribunal militaire. Bien que la juge Aoun n'ait pas inculpé, à l'époque, Peter Germanos, l'Inspection judiciaire avait recommandé sa suspension quelques mois plus tard pour avoir prétendument accepté des pots-de-vin et l'avait renvoyé devant le conseil de discipline. Ce dernier avait démissionné en février 2020, invoquant des "raisons familiales". 

La procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a mené mercredi, pour le deuxième jour consécutif, une perquisition dans les bureaux de la société de transport de fonds Prosec, à Baabda, rapportent plusieurs médias locaux. A sa sortie des bureaux de la société, elle a déclaré : "Il n'y avait pas de coopération avec moi, j’ai dû prendre les documents...